Madagascar : le syndicat des corps forestiers lance un ultimatum à l’Etat

Afriquinfos Editeur
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"Nous lançons un ultimatum d'un mois au ministre de l'Environnement, au Premier ministre et au Président de la Haute autorité de la transition (HAT) pour mettre en œuvre un plan de redressement du secteur forestier que nous avons élaboré sinon des mesures seront prises car nous ne voulons pas mettre en péril le pays", a dit le président de SCOFAFOR, Rakotonirina Aimé Sylvain.

Ce syndicat, constitué de 70 forestiers sur 300 dans tout Madagascar, se plaint que les dirigeants du pays se plongent davantage sur les infractions connexes telles que la corruption, alors que les infrastructures forestières sont ignorées.

Ils ont dévoilé que les postes de direction sont aujourd'hui occupés par des personnes qui ne sont pas des techniciens forestiers alors qu'il y a des ingénieurs forestiers sans emploi. "Ces personnes incompétentes prennent de décision politique et non technique pour traiter les affaires courantes du secteur forestier".

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"En 2009, quand la sécurisation forestière était dans nos mains, 90% du parc national de Marojejy et à 50% de Masoala Nord ont été sécurisés. Certes, nous avons dépensé 120 millions d'Ariary de avril à août 2009 mais a entraîné une recette forestière de l'ordre de 6,4 milliards d'Ariary dans la caisse de l'Etat (1 dollar vaut environ 2000 Ariary)", a indiqué le président du syndicat.

Il a ajouté que le nouveau ministre de l'Environnement de cette époque-là a préféré de les remplacer par le task force, en dépensant 8 milliards d'Ariary mais avec zéro résultat.

Les corps forestiers révèlent qu'ils sont écartés dans toutes les enquêtes relatives aux trafics de bois précieux parce qu'il y a des intérêts des hommes à protéger.

"Nous doutons qu'il n'y ait pas que ces bois de rose saisis qui ont échappé à tout contrôle mais bon nombre de produits sont expédiés en catimini à l'extérieur. Et l'interdiction prononcée ne concerne qu'une minorité de personnes", a dit le président du SCOFAFOR.

Le ministre de l'Environnement et des Forêts, le général Herilanto Raveloarison, a déclaré que "tout comme les autres syndicats, celui des forestiers protège leur intérêt. Leur requête ne peut cependant pas toujours être acceptée".

 Le trafic illicite de bois de rose venant de Madagascar crée des polémiques dans le monde et milliers de rondins sont saisis jusqu'à maintenant, malgré l'existence d'un décret interdisant l'exploitation, la coupe, le transport, la commercialisation et l'exportation de bois de rose et de bois d'ébène depuis le 24 mars 2010.