Les Béninois commémorent mercredi le 52ème anniversaire de l’accession de leur pays à l’indépendance

Afriquinfos Editeur
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Accédé à l'indépendance le 1er août 1960, le Bénin, pays de l' Afrique de l'Ouest appelé autrefois le Dahomey, s'étend comme une bande étroite sur le golfe du Bénin.

De cette date de son accession à l'indépendance, à nos jours, l'histoire politique du Bénin est marquée par deux périodes, notamment celle de 1960 à 1990, caractérisée par une instabilité politique et celle de 1990 à nos jours, sous l'avènement de la démocratie.

Ainsi, les douze premières années de l'accession du pays à la souveraineté furent marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputèrent le pouvoir.

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En 1963, le nord du pays veut sa revanche, tandis que les élites et la nouvelle bourgeoisie semblent peu préoccupées par les nombreux défis du sous-développement. C'est à cette période qu'un colonel de l'Armée Dahoméenne, Christophe Soglo arrive sur la scène politique du pays, en forçant Hubert Maga (1er août 1960 -27 octobre 1963), premier président de la République du Dahomey indépendant, à démissionner.

En dix ans, on enregistra une douzaine de coups d'État et régimes militaires, qui voient se succéder Christophe Soglo (28 octobre 1963 -24 janvier 1964), Sourou Migan Apithy (25 janvier 1964 -26 novembre 1965), Tahirou Cougacou (27 novembre 1965 -21 décembre 1965), Alphone Alley (21 décembre 1967 -16 juillet 1968) Emile Derlin Zinsou (17 juillet 1968 -9 décembre 1969), Maurice Kouandeté (10 décembre 1969 -12 décembre 1969) et Paul Emile de Souza (13 décembre 1969 -6 mai 1970) au pouvoir.

En 1970, un Conseil présidentiel constitué de trois membres, Maga, Apithy et Ahomadegbé (une présidence tournante à trois) prend le pouvoir et suspend la Constitution. La ronde des présidents n'a pu se faire.

En effet, seul Maga a pu passer les deux ans retenus à la tête du Dahomey.

À peine Justin Ahomadegbé (7 mai 1972 -25 octobre 1972) a-t-il entamé son tour de direction en 1972 que l'armée, sous la direction du capitaine Mathieu Kérékou, décide de reprendre en main le gouvernement, destitue le Conseil présidentiel, et Mathieu Kérékou devient le nouveau chef de l'État dahoméen.

Devenu chef de l'Etat par un coup d'état, le commandant Mathieu Kérékou a donné peu à peu au pays une orientation marxiste.

Mais cependant, les manifestations populaires de 1989 ont amené le président Mathieu Kérékou à mettre fin au régime marxiste, et à préparer l'historique conférence des Forces vives de la nation de février 1990, qui a débouché sur l'avènement du renouveau démocratie avec l'adoption d'une nouvelle constitution.

Ainsi, en inaugurant le modèle des conférences nationales, le Bénin avait organisé, en 1991, ses premières élections démocratiques qui avaient consacrées la victoire de Nicéphore Soglo, avec 67,73 % des suffrages exprimés, sur son rival politique Mathieu Kérékou qui avait recueilli 32,27 % des suffrages exprimés.

Ainsi, battu à ses élections présidentielles de 1991, le président Mathieu Kérékou avait accepté d'abandonner un pouvoir qu' il avait exercé sans partage depuis le coup d'État de 1972, avant de remporter les élections suivantes, en 1996

Lors du premier tour de la troisième élection démocratique de 2001, les résultats avaient donné raison à Mathieu Kérékou avec 47, 06 % des voix contre 28,94 % à Nicéphore Soglo, son rival victorieux de 1991.

Le second tour de cette élection qui devrait opposer les deux premiers de ce premier tour a été brouillé. Ainsi, devant le refus de la cour constitutionnelle d'invalider sa demande d'annulation des résultats du premier tour qui aurait, selon lui, été marqué par de nombreuses irrégularités, Nicéphore Soglo retire sa candidature

De même, Adrien Houngbedji, président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD, opposition à l'époque), arrivé en troisième position avec 13,47 % des voix, lui donne raison, et se retire lui aussi, refusant de cautionner ce qu'il appelle une " mascarade ".

Le 18 mars 2001, Mathieu Kérékou fut réélu, sans surprise, avec 84 % des voix pour un autre mandat de cinq ans qui s'achèvera en mars 2006, lors d'un deuxième tour, devant son ministre d'Etat Bruno Amoussou.

En mars 2006, Mathieu Kérékou, à la fin de ses deux mandats constitutionnels et frappé par l'âge limite de 70 ans pour se présenter à une nouvelle élection, n'a pu modifier la loi fondamentale du pays

Le 6 avril 2006, un nouveau président de la République du Bénin, le docteur Yayi Boni, 54 ans, est officiellement installé dans ses fonctions à Porto-Novo.

Le nouveau président qui prône une "République coopérative et solidaire", a énuméré les quatre priorités de son mandat que sont les ressources humaines, une gouvernance concertée, le développement de l'esprit d'entreprise, la construction de nouvelles infrastructures.

L'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est élu président de la République à l'issue du deuxième tour de scrutin le 5 mars 2006, rassemblant 74,51% des suffrages, contre 25,49% pour Me Adrien Houngbédji, qui a présenté ses félicitations au nouvel élu.

En mars 2011, le président Yayi Boni est réélu dès le premier tour avec 53, 6 pour cent pour son deuxième et dernier mandat

Ainsi, avec une population de près de 8 millions d'habitants selon le dernier recensement de la population et de l'habitat de 2003, plus du tiers de cette population, continuent de vivre en 2010, en dessous du seuil de pauvreté (35,2%) pour une croissance économique faible (2,6%).