Bénin : Boni Yayi et l’Assemblée nationale à couteaux tirés autour du retard des élections

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

S’adressant au peuple béninois à l’orée de l’année 2015, Boni Yayi a nié toute implication dans le retard de l’organisation des élections communales, municipales et locales qui auraient dû être organisées depuis mars 2013.

«Comme vous le savez, notre pays n’a pas réussi à organiser les élections communales, municipales et locales initialement prévues en mars 2013, malgré mon insistance auprès des institutions chargées de leur organisation. Nul ne peut, raisonnablement, se réjouir de ce dysfonctionnement qui ternit gravement à l’international l’image de notre pays et de sa démocratie », a introduit Yayi Boni pour aborder la question.

Avant de poursuivre : «Cette situation ne relève pas de la responsabilité du Gouvernement. En effet, depuis la conférence nationale des forces vives de février 1990, le dispositif électoral a connu des mutations profondes dans notre pays. Le pouvoir exécutif a été dessaisi depuis lors de la prérogative de l’organisation des élections par le Ministère de l’Intérieur au profit de la Commission Electorale Nationale Autonome. La Constitution du 11 décembre 1990 a établi en son article 98 que les questions électorales relèvent du domaine de la loi. Dans ce cadre, l’Assemblée Nationale a voté des lois et mis en place des structures en charge de l’organisation des élections totalement autonomes et indépendantes du Pouvoir Exécutif». «Dans la perspective des élections de 2013, notre institution parlementaire a décidé de mettre en place en mai 2013, le Conseil d’Orientation et de Supervision de la Lépi (Cos-Lépi), alors que les élections locales, communales et municipales étaient supposées se tenir en mars 2013.

- Advertisement -

La Céna quant à elle, organe chargé de la supervision de ces élections, a été mise en place en juillet 2014, soit 17 mois plus tard…», a ajouté Yayi Boni pour se justifier.
Par ailleurs, le chef d’Etat béninois a clamé que son gouvernement avait pleinement joué sa partition.

 «En ce qui concerne le financement, le Gouvernement a déjà joué sa partition en décaissant la totalité du montant arrêté pour l’actualisation de la Lépi et se tient prêt pour la convocation du corps électoral, dès sa saisine à cet effet par la Céna. Il faut reconnaître cependant que la disponibilité de la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lépi) est l’élément déclencheur de l’ensemble du processus électoral. C’est au Cos/Lépi, organe légal indépendant et autonome de l’Exécutif que revient la mission de la confection et de l’actualisation de la Lépi.

Nous avons noté les reports successifs pour la mise à disposition de cette liste électorale. Prévue au départ pour le 30 novembre 2014, puis au 17 décembre 2014, avant d’être reportée à nouveau au 15 janvier 2015». Toutefois, le président de la République, affirme se laver de toute responsabilité. «Si ces élections ne se tiennent pas à bonne date, on ne saurait accuser le gouvernement de Yayi. Au demeurant, le Code électoral assigne trois tâches au gouvernement dans le cadre de l’organisation des élections, à savoir le financement des élections, la convocation du corps électoral et la sécurisation des élections», a  précisé le président béninois.
 

                                                   P. Amah