Bénin : Les autorités appelées à sursoir à l’étude du projet de loi portant interdiction de droit de grève aux magistrats

Afriquinfos Editeur
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Il s'agit de l'Union nationale des syndicats et travailleurs du Bénin (UNSTB), de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), de la Confédération des syndicats et travailleurs du Bénin (CSTB), de la Centrale des organisations et syndicats indépendantes du Bénin (COSI),  de la Centrale des syndicats autonome du Bénin (CSA-Bénin) et de la Fédération des syndicats des travailleurs de l'administration des Finances (FESYNTRA- Finance).

"Nous demandons tout simplement aux membres de l'exécutif et du législatif, de sursoir le plus vite que possible, l'étude de la proposition de loi visant à interdire le droit de grève aux magistrats. Cette loi en étude au Parlement est contraire à la Constitution béninoise du 11 décembre 1990", ont déclarés les six organisations.

S'exprimant au cours d'une conférence de presse à Cotonou, le collectif des secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales, a accusé les autorités de vouloir supprimer au Bénin, l'exercice du droit de grève.

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"Dans un passé récent, ce fut le cas des douaniers, aujourd'hui ce sont les magistrats, demain ce sera les médecins et hommes de la santé ainsi que les enseignants de tous niveaux, après demain, tout fonctionnaire et agent civil de service public", ont-ils crié, affirmant que le magistrat est un citoyen comme tout autre jouissant de toutes ses libertés constitutionnelles, notamment celles prévues par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.

Selon les dispositions de la proposition de loi portant interdiction du droit de grève aux magistrats, "les fonctions judiciaires sont incompatibles avec tout mandat électoral ou politique. Toute délibération politique est interdite au corps judiciaire. Les magistrats sont inéligibles aux assemblées politiques. Les magistrats, même en position de détachement, n'ont pas le droit d'adhérer à un parti politique".

De même, précisent les mêmes dispositions de la proposition de loi querellée, "toute manifestation d'hostilité au principe ou à la forme du gouvernement de la République est interdite aux magistrats, de même que toute démonstration de nature politique incompatible avec la réserve que leur imposent leurs fonctions. Les magistrats ne peuvent se constituer en syndicat, ni exercer le droit de grève. Il leur est interdit d'entreprendre toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement  des juridictions ou d'y participer".