La Banque centrale du Ghana relève ses taux directeurs à 18 %

Afriquinfos Editeur
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Cette mesure est destinée à ramener la stabilité à cette économie, exposée à une inflation en hausse et à une dépréciation continue de sa devise locale, le cedi.

« Les incertitudes de perspectives et l'affaiblissement des fondamentaux soulignent la nécessité de poursuivre le durcissement des politiques budgétaires et monétaires, ainsi que les mesures susceptibles de réduire la vulnérabilité des pays aux chocs, de recentrer les perspectives d'inflation et de maintenir la stabilité macroéconomique », a déclaré aux médias Henry Kofi Wampah, le gouverneur de la Banque du Ghana, à l'issue d'une réunion d'urgence du Comité de politique monétaire (CPM).

Le cedi, qui s'est déprécié d'environ 14 % en 2013, a déjà reperdu environ 6,5 % depuis janvier.

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Certains événements dans les pays développés, et en particulier aux États-Unis, se sont combinés avec les pressions à l'échelle nationale, augmentant l'inflation et les taux de change.

« Le démarrage du retrait progressif des rachats d'actifs aux États-Unis, ainsi que la dégradation de la situation économique dans certains pays, a entraîné une inversion des flux de capitaux et une volatilité des marchés d'actions et de change dans de nombreux pays émergents et en développement », a déclaré le gouverneur de la banque centrale.

En conséquence, le rendement réel des actifs libellés en cedi a reculé par rapport à ceux d'autres pays et devises, a-t-il dit.

Les pressions nationales sur l'économie concernent le budget de l'État, la dégradation des taux de change, et l'impact sur les coûts de la hausse des prix du pétrole et des services aux collectivités, a précisé M. Wampah, qui est également président du CPM.

Le niveau final de l'inflation 2013 est sorti de sa plage- cible, atteignant 13,5 % contre 9,0 % selon l'objectif prévu dans le budget 2013.

La consolidation budgétaire a également été plus lente que prévu, générant un déficit de 10,2 % du PIB contre un objectif de 9,0 %.

« Les déséquilibres budgétaires et les pressions extérieures ont entraîné un déficit des comptes courants de 12,3 % en 2013, contre 12,1 % en 2012, en conséquence de la détérioration des échanges commerciaux et du recul significatif des recettes de transfert de paiements courants », a détaillé le gouverneur. Fin (Thomas)

Ces évolutions aux niveaux budgétaire et extérieur, combinés aux pressions internationales, ont provoqué une dépréciation du cedi de 14,6 % face au dollar en 2013, contre 17,5 % en 2012, a-t- il dit.