Alger (© 2020 Afriquinfos)- Le Premier ministre libyen de l’union nationale, Fayez Al-Serraj, a bouclé lundi une courte visite en Algérie. Suite à un entretien avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, les deux hommes n’ont fait aucune déclaration aux médias.
M. Al-Serraj a eu des entretiens privés avec M. Tebboune, puis les discussions ont été étendues aux membres des deux délégations, dont le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et son homologue libyen Mohamed Taher Siala, en plus du ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud et de son homologue libyen, Fathi Bachagha.
« L’échange de vues sur l’aggravation de la situation en Libye et la recherche des voies et moyens à même de permettre de dépasser cette conjoncture difficile » ont été le thème principal de ces entretiens.
Pour plusieurs observateurs, MM. Al-Serraj et Tebboune auraient discuté de la possibilité de réactiver l’accord de sécurité liant les deux nations, pour ouvrir la voie à un approfondissement de la coopération bilatérale en matière de sécurité, alors que le gouvernement de Tripoli devait renforcer son immunité en matière de sécurité pour contrecarrer d’éventuelles forces militaires et attaques de forces extérieures.
À cet égard, l’Algérie a condamné lundi le raid ayant ciblé samedi soir une académie militaire dans la capitale libyenne Tripoli, faisant 28 morts, affirmant que « de tels actes, quelles que soient les parties impliquées, attisent la haine et aggravent davantage la crise ».
Ce raid a été attribué aux forces fidèles au maréchal Khalifa Hafter, mais ce dernier a récusé de telles « accusations ».
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu est également arrivé à Alger lundi soir. Une visite de deux jours, axée essentiellement sur les derniers développements de la situation en Libye, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
En fait, la Turquie a décidé d’envoyer des troupes en Libye en réponse à l’appel de détresse lancé par Fayez al-Sarraj, au milieu de batailles acharnées près de la capitale Tripoli, à la suite de raids lancés par les forces du maréchal Khalifa Hafter, qui s’est engagé à « libérer la capitale Tripoli » du contrôle des forces fidèles au gouvernement d’union nationale.
L’Algérie a toujours exprimé son engagement à faire tout son possible, exceptée une intervention militaire, pour rétablir la paix et la sécurité en Libye, tout en encourageant le processus politique soutenu par l’ONU.
Xavier-Gilles CARDOZZO