Les enseignants béninois dans les rues de Cotonou !

Afriquinfos Editeur
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Partis de la Bourse de Travail pour la Primature, soit un parcours de plus de 10 kilomètres, les grévistes, regroupés au sein du front des enseignements de la maternelle, du primaire, du secondaire, technique et professionnel, soutenus par d'autres syndicats de l'éducation et des centrales syndicales, ont scandé des slogans hostiles au gouvernement qui avait menacé vendredi derniers de suspendre leur salaire à compter de lundi dernier et d'opérer des retenues proportionnelles sur les salaires pour les jours d'absence au travail.

Les grévistes protestent également contre les mesures d'interdictions d'Assemblée générale des enseignants, ainsi que les manifestations publiques.

Le gouvernement a exclu les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire du bénéfice d'une mesure d'augmentation des salaires de tous les agents de l'Etat de 25 %, échelonnée sur trois ans, mesure prise en 2011 après plusieurs semaines de grèves.

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Le gouvernement a indiqué que les enseignants grévistes avaient déjà bénéficié d'une mesure identique d'augmentation en 2004, sous forme d'allocation spéciale d'incitation à la fonction enseignante. Ce que les grévistes contestent violemment en arguant que cette allocation est instituée uniquement pour tenir compte des conditions particulières liées à l'exercice du métier d'enseignant.

Dans une motion de protestation, lue au représentant du Premier ministre béninois, le porte-parole des manifestants, M. Paulin Gbénou, a estimé que le ministre des Finances et de l'Economie a confondu à dessein l'allocation d'incitation à la fonction enseignante de 25 % transformée en coefficient de revalorisation de 1,25, avantage spécifique aux personnels enseignants des trois ordres obtenu depuis 2005, avec la jouissance du coefficient de revalorisation de l'indice de traitement au profit de tous les agents de l'Etat.

"Le Haut conseil syndical de l'éducation exige de l'exécutif béninois, sans aucune condition, la prise en compte immédiate des enseignants dans l'application de la mesure d'augmentation des 25% accordées à tous les agents de l'Etat", a-t-il indiqué.

En recevant la motion de protestation, le représentant du Premier ministre béninois, M .Dieudonné Assogba, a rassuré les manifestants qu'il transmettra le document à son autorité hiérarchique.

"Je transmettrai votre motion de protestation au Premier ministre béninois. Mais d'ores et déjà, je vous rappelle que le dialogue n'est interrompu entre le gouvernement et vos responsables syndicaux", a-t-il laissé entendre.

Les élèves, les parents d'élèves et les autorités craignent l'invalidation de l'année scolaire 2011-2012, si le mouvement de grève se poursuivait au-delà d'une certaine limite. L'année scolaire 1989-1990 avait été invalidée au Bénin, dans un contexte socio-politique particulièrement difficile, qui a conduit à la conférence nationale de février 1990, qui a d'ailleurs jeté les bases d'un Etat de droit et de la démocratie pluraliste dans le pays