Bénin : Retour timide des navires battant pavillon au large des côtes béninoises

Afriquinfos Editeur
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"Au cours de ces deux premiers mois de l'année 2012, les navires qui avaient abandonné les eaux béninoises, du fait de la piraterie, ont repris timidement leurs activités en direction du port autonome de Cotonou", s'est réjouit le chef d'état-major des Forces navales du Bénin, rappelant les conséquences économiques du phénomène de la piraterie maritime sur l'économie béninoise.

"En raison de la fréquence des attaques de pirates au large des côtes béninoises en 2011, un groupement des compagnies d'assurances basé à Londres a inscrit le Bénin sur la liste des pays à haut risque, ce qui a conduit à une hausse des primes d'assurance pour les navires opérant dans les eaux béninoises. En conséquence, le nombre de bateaux entrant dans le port de Cotonou a chuté de 70 %", a-t-il souligné.

De même, il a déploré que les statistiques établies par le Conseil national des chargeurs du Bénin ont également montré la baisse du tonnage du port à moins de 6 millions de tonnes en 2011, contre un tonnage moyen annuel de 7 millions, ce qui représente une perte de recettes douanières de l'ordre de 81 millions de dollars en 2011.

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 "En 2011, 35 attaques ont été enregistrées dans les eaux situées au large des côtes béninoises en 2011, contre aucune en 2010 et une seule en 2009", a-t-il regretté.

Face à cette ampleur de la piraterie maritime au Bénin, il a expliqué que le gouvernement béninois avec l'aide de ses partenaires techniques et financiers a dû recourir à plusieurs stratégies pour lutter contre le phénomène.

"Au plan national, l'exécutif béninois a investi dans l'achat de trois patrouilleurs et deux avions de surveillance pour remplacer les deux petits patrouilleurs côtiers actuellement utilisés par la marine. Les nouveaux navires, qui doivent être livrés au Bénin par un constructeur étranger dès le mois d'avril 2012, permettront à la marine d'effectuer des patrouilles dans la zone économique exclusive", a-t-il indiqué.

De même, a-t-il poursuivi, les autorités gouvernementales béninoises s'emploient à renforcer le système de surveillance maritime en faisant installer deux radars côtiers qui permettront de surveiller les mouvements des navires naviguant dans ses eaux.

"Des dispositifs ont également été mis en place pour permettre aux navires qui effectuent des opérations de transbordement de navire à navire d'opérer dans une zone sûre réservée à cet effet près de la côte, sous la protection de la marine béninoise", a-t- il souligné.

  Sur le plan sous régional, a-t-il indiqué, le Bénin a signé avec le Nigeria, un accord relatif à un programme dénommé " Opération prospérité" en vertu duquel les deux pays effectuent depuis le 28 septembre 2011, des patrouilles conjointes le long des côtes béninoises.

 Sur le plan international, il a souligné que certains partenaires techniques et financiers du Bénin participent à des programmes bilatéraux d'appui à la Stratégie de sécurité maritime mise en œuvre par le Bénin.

 "Le gouvernement français a financé un projet appelé 'Fonds de solidarité prioritaire: appui à la réforme de la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée' pour un coût estimatif d'un million de dollars, s'étalant sur trois ans. Les Chinois ont accepté de financer l'achat d'un navire, et les américains se sont engagés à verser 300.000 dollars pour aider le Bénin à élaborer une stratégie nationale de renforcement de la sécurité maritime", a-t- il indiqué.