Bénin/ Congo: Vers la prise en charge de 1800 enfants béninois victimes de la traite dans les villes congolaises

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

"Les grands axes du plan d'action conjoint élaboré entre les gouvernements du Bénin et du Congo s'articulent autour de l'identification, la prévention et la communication, la réhabilitation des victimes, l'investigation transfrontalière, la coopération, le suivi et l'évaluation", a-t-il rappelé.

Ainsi, dans la mise oeuvre de ce plan, il a expliqué que quelques 1 800 enfants béninois identifiés dans les grandes villes congolaises, notamment à Brazzaville et Pointe Noire, victimes silencieuses de la traite, seront les premiers à bénéficier des dispositions de cet accord bilatéral entre le Congo et le Bénin.

"Selon les dispositions de cet accord, les autorités congolaises et béninoises doivent conduire le processus de la recherche de la famille au nom de chaque enfant victime de la traite dès lors qu'il a été identifié, dans le but de faciliter la réunification de l'enfant avec les membres de sa famille", a-t-il expliqué.

- Advertisement -

Selon M. Biga, dans l'application de cette disposition, les autorités congolaises et béninoises s'accordent pour prendre toutes les mesures juridiques, économiques, sociales et autres mesures d'accompagnement nécessaires pour s'assurer que l'enfant victime de traite soit réuni avec les membres de sa famille ou avec ceux qui sont occupés de lui antérieurement, qu'il se trouve soit dans l'Etat de destination, soit dans l'Etat d'origine ou dans un Etat tiers.

"Quand les autorités ne parviennent pas à réunir l'enfant victime de traite avec les membres de sa famille d'origine, le Bénin et le Congo s'accordent à assurer à l'enfant une protection de remplacement tout en poursuivant le processus de réunification", a-t-il précisé.

Au Bénin, l'enquête nationale sur le travail des enfants publiée par l'Institut national de la statistique et d'analyse économique en 2009 révèle que quatre enfants sur cent travaillent en situation de traite au Bénin.

"Beaucoup de ces enfants sont vendus ou échangés comme de vulgaires marchandises et constituent une main-d'oeuvre servile et bon marché. Ils sont pour la plupart battus, terrorisés, utilisés comme objets sexuels et par conséquent, forcés à vivre dans l'ombre et l'exclusion. Dans ce contexte, leur enfance leur est volée, leur futur compromis, et ils ne verront pas leurs aspirations à un mieux-être se réaliser", a déploré le spécialiste.