Kohoun Marie-Yves, 43 ans, a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi, par un gendarme, non loin de son domicile sis au 14 de Bobo. Selon les témoignages de la famille du défunt, trois gendarmes en civil étaient venus dans le secteur pour arrêter un jeune soupçonné de trafic de stupéfiants. A l’arrestation du jeune homme, la femme du défunt qui était avec lui, aurait appris des gendarmes qu’elle devait aussi être gardée à vue pour les besoins de l’enquête. C’est ainsi qu’elle a alerté son époux et celui-ci, voulant intervenir, a été menotté avec le suspect.
Face à la tentative de fuite des deux individus, un des gendarmes a tiré d’abord trois fois en l’air, puis une dernière fois sur Monsieur Kohoun. Blessé au thorax, celui-ci a rendu l’âme quelques instants plus tard. Les jeunes du quartier se sont rassemblés la même nuit et ont marché avec le cadavre jusqu’au gouvernorat, détruisant panneaux publicitaires et poteaux électriques à leur passage. Au gouvernorat, les manifestants ont incendié trois véhicules et saccagé certains meubles.
La mairie s’est engagée à prendre en charge les frais funéraires, mais vendredi matin, les jeunes du secteur appelaient les élèves à manifester.
Ces faits ont été relatés par la famille du défunt et des témoins, la gendarmerie ne s’étant pas encore prononcée sur l’affaire dans la mi-journée de vendredi.
Pour mémoire, l’an dernier à la même période, la mort de l’élève Justin Zongo suites à des sévices au commissariat de Koudougou (Centre-Ouest) avait plongé le pays dans une grave crise sociopolitique.