Vers la relance du secteur de cinématographie béninois

Afriquinfos Editeur
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"Ce projet vise à relancer le cinéma béninois aujourd'hui confronté à d'énormes difficultés pour son décollage. Avec ce long métrage fiction, le Bénin envisage donc de se hisser sur la scène internationale pour donner plus de visibilité à cet art qui constitue sans nul doute un tremplin pour le développement de tout pays", a-t-il déclaré.

Pour ce responsable de la cinématographie béninois, le comité de pilotage de ce projet a déjà procédé au lancement de deux appels : l'un à proposition de scénario et l'autre à candidature pour retenir un réalisateur.

"Il s'agira d'un scénario correct d'une durée comprise entre 90 et 120 minutes qu'ils pourront proposer au prochain Festival panafricain du Cinéma de Ouagadougou (Fespaco)", a-t-il indiqué, soulignant que la réalisation de cette grande ambition nécessite la mobilisation de plus de 500 millions de francs CFA (environ dix mille dollars américains).

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Selon les professionnels de la cinématographie du Bénin, le cinéma béninois n'a réellement pas évolué depuis l'accession du pays à la souveraineté internationale de 1960.

"Il est souvent absent non seulement aux grands rendez-vous du cinéma du continent africain et du monde, mais aussi sur ses propres écrans", ont-ils déploré.

Pour ces acteurs du monde du cinéma, la pauvreté de la filmographie béninoise s'apprécie aussi bien dans la production du nombre des films de fiction que dans le nombre de films documentaires réalisés par ses animateurs que sont les cinéastes.

"A peine huit longs métrages sont seulement à son actifs. Plus importants en nombre que les films à fictions, les films documentaires sont réalisés grâce à la volonté de quelques animateurs de quatre chaînes de télévision du Bénin, notamment la télévision nationale, la Chaine 2 (LC2) , Golfe TV et Canal 3", ont fait remarquer les professionnels impliqués dans l'animation du secteur cinématographie béninois.

Pour le directeur de la cinématographie béninois, M. Dognon, les obstacles qui freinent à l'émancipation de la cinématographie nationale, sont entre autres l'inexistence d'infrastructures et d'équipements de production et de conservation de films, l'absence de financement pour l'industrie cinématographique et d'une législation devant la réglementer, l'inexistence de véritables structures de distribution et de promotion cinématographique, l'absence d'une politique de formation aux métiers du cinéma, l'absence de mesures incitatives telles que les dégrèvements fiscaux, les exonérations.

"L'absence de financement pour l'industrie cinématographique et d'une législation devant la réglementer, est le véritable facteur qui handicape le secteur cinématographie béninois", a-t-il regretté.

"Car, nous sommes dans une situation de concurrence où les oeuvres qui vont dans les festivals ou dans les salles sont des oeuvres que les gens sélectionnent avec beaucoup de rigueur et toute production faite avec esprit d'amusement ou de bricolage est vouée à l'échec quelle que soit la popularité que cette oeuvre pourrait avoir sur le plan interne", s'est-il justifié.

Le marché béninois seul, a-t-il poursuivi ne suffit pas pour rentabiliser un film. Et "un film qui n'est pas rentabilisé est un échec ", a-t-il précisé.

Cependant, la véritable structuration du Cinéma béninois a commencé en 1974 après une gestion infructueuse des sociétés Compagnie Africaine cinématographique et commerciale (COMACIO), Office nationale du Cinéma du Dahomey (ONACIDA) et Office béninois du Cinéma (OBECI).

"En effet, l'OBECI qui a vécu pendant treize années (1974-1987) n'a construit que quatre salles de cinéma. Le réseau de la salle de cinéma a été renforcée par une dizaine de centres de projection dans les six départements administratives du pays", ont souligné des acteurs du cinéma béninois.

L'OBECI s'est également chargé de la production et de la coproduction de 13 films, dont deux longs métrages : "Le Nouveau Venu " et "Ironu ". D'autres films comme "Sous le signe du vodoun", de Pascal Akikannou ont été réalisés avec l'aide d'organisme nationaux.

En 1987, l'office a été dissous et ses salles de cinéma sont mises en location gérance, a-t-on rappelé.

Ainsi, depuis la dissolution de l'OBECI en 1987, on assistes dans les grandes villes du pays à l'ouverture tous azimuts des centres de vidéoclubs.

A cet effet, dans n'importe quelle rue de Cotonou se trouve un centre de vidéoclubs.

Une cabane, une paillote ou moins bien aménagées servent de lieux de projection de films aux nombreux clients, indique-t-on.