Togo/Processus vérité et réconciliation: La CVJR dresse un bilan mitigé des audiences

Afriquinfos Editeur
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Cette rencontre a permis à la CVJR d'informer les journalistes sur le déroulement de ces activités et de répondre à leurs questions par rapport à la réconciliation nationale.

Le prélat a confié que 508 personnes ont été auditionnées sur le territoire national sur 20.011 dépositions. Il a indiqué qu'à l'analyse des dossiers, il apparaît clairement que les clivages politiques et ethniques sont les premières causes des violences qui ont jalonné le cours de l'histoire nationale, notamment lors de consultations électorales.

Toutefois a-t-il souligné, les violences ne sont pas les seules raisons des affrontements qui ont opposé des Togolais entre eux estimant que les consultations électorales ont souvent fonctionné comme des détonateurs qui ont fait exploser des frustrations et rancœurs accumulées depuis longtemps pour diverses raisons. Il a cité notamment les dissensions ethniques, les conflits fonciers, les problèmes de chefferie, les abus administratifs ou politiques, les exactions des forces de défense et de sécurité et l'impunité.
 

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Le président de la CVJR a déclaré que le bilan est « mitigé » car la plupart des auteurs présumés se sont présentés devant la commission en qualité de victimes, rejetant en bloc les récits de leurs accusateurs.
 

Selon lui, l'idéal aurait été que dans une attitude d'humilité et de sincérité, ceux qui en leur âme et conscience, reconnaissent les torts qu'ils ont causé ou la part de responsabilité qu'ils ont eue dans des faits regrettables, puissent publiquement demander pardon.

En ce qui concerne la non comparution des acteurs clés, il a rappelé, une fois encore, que sa commission ne dispose pas de pouvoir de réquisition pouvant obliger à comparaître les personnes auxquelles elle adresse une notification de droit de réponse ou une requête à témoigner.

Toutefois, il rassure que sa structure garde encore l'espoir même après avoir clôturé l'étape des audiences, de pouvoir auditionné quelques personnalités, dont la version des faits paraît incontournable pour la manifestation de la vérité et l'apaisement des cœurs.
Mgr Barrigah-Bénissan a souligné que la Commission reste encore disponible pour écouter toutes personnes désireuses d'apporter sa part à l'entreprise de recherche de la vérité dans laquelle le pays s'est engagé.

Il a annoncé le démarrage du programme de réparation la semaine prochaine et exprimé le souhait de la commission de voir prolongé de trois mois son mandat pour achever sa mission avec la publication d'un rapport préliminaire