Prochaine présidentielle en Gambie: Peu de chances d’assister à un scrutin libre ! (HRW)

Afriquinfos
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BANJUL (© 2016 Afriquinfos) – Selon des estimations de l’ONG HRW (Human Rights Watch) publiées ce mercredi, il n’y a aucun espoir pour la population Gambienne d’aller à une «élection présidentielle libre et transparente» en décembre prochain. Ceci à cause de la peur qui règne dans le camp de l’opposition, une peur due aux actes d’intimidation du président Yahya Jammeh à l’endroit des opposants et des médias.

Non seulement le président gambien intimide les partis d’opposants et les médias, mais également, il utilise les forces de sécurité gambiennes à sa faveur, à des buts politiques.

Ainsi dans son rapport, l’ONG de défense des droits humains précise que «le climat de peur parmi les hommes politiques d’opposition et les militants (…) les empêche de critiquer le président Yahya Jammeh et son gouvernement».

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Un rapport qui précise aussi que le Gouvernement de la Gambie est depuis fort longtemps, accusé d’intimider les journalistes et de «les arrêter de façon arbitraire, ce qui fait que beaucoup d’entre eux s’autocensurent pour éviter les représailles». Ces journalistes et ceux qui ne d’adhèrent pas à la vision du Président sont souvent arrêtés par l’armée gambienne, poursuit l’ONG. Par exemple, depuis le mois d’avril dernier, des militants de l’UDP (parti d’opposition) ont été arrêtés au cours d’une manifestation pacifique. Parmi eux, au moins deux personnes ont trouvé la mort en prison. D’autres personnes sont condamnées à des peines d’emprisonnement.

Par ailleurs, accuse HRW, le Président Jammey utilise les biens de l’Etat pour sa campagne de mobilisation des fonctionnaires et des membres des forces de sécurité, dans le but de gagner les élections. La prochaine présidentielle en Gambie va se tenir le 1er décembre prochain, l’opposition a choisi un candidat unique, Adama Barrow de l’UDP contre Yahya Jammeh.

Le Président Yahya Jammeh est arrivé au pouvoir en 1994 via un coup d’Etat sans faire couler le sang, et est depuis lors au pouvoir. Il est soutenu par son parti pour briguer un 5ème mandat. Son régime est souvent accusé par des ONG de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l’Homme. Des accusations qu’il a toujours rejetées. Le président Jammeh a durant la semaine dernière annoncé le retrait de la Gambie de la CPI (Cour pénale internationale), après le Burundi et l’Afrique du Sud.

Rachel KOMI