Nigeria : Le chanteur Femi Kuti revient sur les moments forts de la visite du président Macron dans son club

Afriquinfos
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Photo DR Le Parisien

Lagos (© 2018 Afriquinfos)-Le musicien nigérian Femi Kuti, qui a passé sa vie à dénoncer en chansons les maux dont souffre l’Afrique, a salué la récente visite du président Emmanuel Macron dans sa salle de concert de Lagos, y voyant un important geste « politique ».

Le chanteur de 56 ans a repris le flambeau de son père Fela Kuti, pionnier de l’Afrobeat et critique virulent de la corruption et de l’incompétence de l’ancien régime militaire nigérian. Il a aussi relancé le Shrine, la boîte de nuit mythique ouverte par son père.

Lors de sa visite au Nigeria, début juillet, le président français a assisté à une soirée au Shrine, allant même jusqu’à tomber veste et cravate dans ce haut lieu de la créativité africaine.

La visite d’Emmanuel Macron « constitue un très important geste politique – davantage politique que social et culturel », a jugé le chanteur.

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« Déjà du temps de mon père le Shrine a dû se battre contre les attaques du gouvernement et les calomnies nous traitant de criminels ou de drogués. Alors la venue (du président Macron) neutralise les éternels critiques », a ajouté Kuti en recevant l’AFP dans sa loge avant de se produire au Festival d’été de Québec.

Femi Kuti se dit persuadé que le président français connaissait bien les relations difficiles du Shrine avec le pouvoir, ayant passé du temps au Nigeria en 2002, lors d’un stage à l’ambassade de France.

Le chanteur, dont le père avait dénoncé le colonialisme dans des chansons comme « Colonial Mentality », a dit avoir été la cible de critiques pour avoir accueilli le président français, compte tenu de l’histoire coloniale française.

Mais il fait valoir que le chef de l’Etat au pouvoir depuis un peu plus d’un an ne peut être tenu responsable du colonialisme, ajoutant: « Si on rappelle les crimes que la France a commis en Afrique, comment peut-on amener (les Français) à les évoquer si on ne parle pas avec eux ? ».

Il a sorti cette année son premier album studio depuis 5 ans, « One people One world », dans lequel il s’en prend de nouveau aux despotes et à la corruption dans des titres comme « Dem Militarize Democracy » et « Corruption Na Stealing. »