Mali : démarrage de la campagne présidentielle

Afriquinfos
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Bamako (© 2018 Afriquinfos)- Au Mali, la campagne présidentielle a démarré discrètement, samedi 7 juillet, avec quelques affiches collées dans les rue de Bamako.

Le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, et le candidat malheureux de 2013 Soumaïla Cissé sont de nouveaux en lice pour le scrutin présidentiel au Mali, prévu le 29 juillet prochain.

Parmi les 24 candidats en lice, y figure l’homme d’affaires Aliou Diallo. Celui-ci a reçu vendredi le soutien du chérif Bouyé Haïdara, un dirigeant religieux musulman très respecté et très influent, tandis que le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé lui, est soutenu par le célèbre chanteur malien Salif Keïta.

L’ancien fonctionnaire international Hamadoun Touré, lui, a prévu de faire « une campagne ambulante » avec « des bus à (son) effigie qui vont circuler à travers la ville de Bamako », selon un membre de son entourage.

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Une campagne sécurisée

A la veille de la campagne, les candidats ou leurs représentants ont signé un « code de bonne conduite », afin d’éviter des troubles dans le pays. Selon le ministère de la Sécurité intérieure, c’est pour ce même but qu’a été  a été renforcée la sécurité composée, de plus de 30 000 membres des forces de sécurité et de défense qui vont être mobilisés pour la circonstance. Ces forces auront pour mission de « sécuriser les candidats sur le terrain et les opérations de vote ».

Cette élection censée relancer l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015, qui accumule les retards de 2015, connait l’implication de la communauté internationale, avec la présence de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et la force française Barkhane.

La Minusma, qui a acheminé ces dernières semaines le matériel électoral, s’est engagée à transporter les candidats qui le souhaitent dans les zones échappant au contrôle du gouvernement, en particulier dans le nord du pays, fief de l’ex-rébellion à dominante touareg.

80 observateurs

Déjà on note la présence d’une vingtaine d’observateurs déployé par l’Union européenne cette semaine, sur les 80  attendus pour le jour du scrutin. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a assorti son renouvellement pour un an du mandat de la Minusma d’une mise en garde aux parties maliennes pour obtenir des progrès rapides dans le processus de paix.

Depuis 2012 jusqu’à ce jour, le nord du Mali est sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Depuis la signature de l’accord de 2015, les violences ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.

Il faut souligner que le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta,  a été élu pour la première fois en 2013

Xavier-Gilles CARDOZZO