Les pays de la CEDEAO décident de mettre fin à l’apatridie

Afriquinfos
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Banjul (© Afriquinfos 2017)- L’Afrique de l’Ouest  est vraiment décidée à endiguer l’apatridie. Ce mardi 9 mai un sommet réunissait à Banjul le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), aussi en charge de l’apatridie, et les Etats de la Cédéao. Un plan d’action a été signé par les ministres de la Cédéao pour s’entendre autour de mesures concrètes afin de mettre fin à la situation d’apatridie, suite à la déclaration d’Abidjan en 2015.

Une décision qui est la bienvenue, puisqu’en effet, être apatride ou sans nationalité, a beaucoup de répercussions sur la stabilité des pays et la vie quotidienne des personnes concernées.

Le haut-commissaire assistant pour la protection du HCR, Volker Türk, se félicite de ce grand pas que vient d’effectuer la communauté ouest africaine.  « Il y a des problèmes de documents. Ça a déclenché des conflits dans le passé. Ça montre qu’il y a un lien entre les questions de développement, les questions de sécurité et le fait qu’il y a des apatrides », souligne-t-il.

Le plan d’action adopté à Banjul est une stratégie pour régulariser le million d’apatrides dans la région. Des mesures supervisées par Fatimata Dia Sow, commissaire en charge des affaires humanitaires à la Cédéao. « C’est essentiellement la réforme sur les législations qui sont souvent restrictives, et au niveau de l’enregistrement. Que dès qu’une personne naît, on puisse l’enregistrer automatiquement et la reconnaître. »

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Dix millions d’apatrides dans le monde

Au total, les apatrides seraient plus de dix millions dans le monde, selon le Haut-commissariat aux réfugiés, dont un tiers d’enfants. Les apatrides sont plus d’un million en Afrique de l’Ouest, autant en Afrique australe, mais aussi des dizaines de milliers en Afrique de l’Est.

Ils n’ont pas d’accès à l’école ni aux soins, impossibilité d’ouvrir un compte bancaire ou d’accéder à la propriété, sans parler des voyages souvent impossibles. Les chiffres manquent et les situations sont souvent incomparables d’un pays à l’autre, mais le quotidien des apatrides se ressemble. Si certaines personnes naissent apatrides, d’autres le deviennent malgré elles.

En Afrique de l’Ouest, c’est la Cote d’Ivoire qui concentre le plus d’apatrides. Ils seraient 700 000, selon le HCR. Un tiers seraient des enfants abandonnés auxquels la loi ne permettait pas d’obtenir des papiers.

Les Etats se donnent jusqu’à 2024 pour mettre fin à l’apatridie dans la région.

Vignikpo Akpéné