Burkina: Ouagadougou une fois encore visée par de nouvelles attaques

Afriquinfos
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Ouagadougou (© Afriquinfos 2018) – Des tirs et des explosions ont eu lieu ce vendredi à Ouagadougou tout près de certaines institutions. Une intervention militaire a eu lieu pour maîtriser tous les assaillants. Le gouvernement burkinabè évoque la piste jihadiste.

Un correspondant de l’AFP sur place a entendu des échanges de tirs intenses et vu un véhicule, celui des assaillants selon des témoins, en feu sur la chaussée.

Des forces spéciales de l’armée se déployaient sur les lieux a également constaté ce correspondant. Des hélicoptères survolaient le ciel de Ouagadougou.

« Attaque en cours à l’ambassade de France et à l’Institut français. Restez confinés là où vous êtes », indiquait un bref message posté peu avant 11h GMT sur la page Facebook de l’ambassade de France.

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Une heure plus tard, un autre message affirmait qu’il n’y avait « pas de certitude à ce stade sur les lieux visés ».

Sur son compte Twitter, l’ambassadeur de France à Ouagadougou, Xavier Lapdecab était également prudent: « Attaque en cours à Ouagadougou. Consignes de prudence absolue à tous les compatriotes de rester dans un endroit sûr ».

« Attaque terroriste ce matin à Ouagadougou (…) solidarité aux collègues et aux amis burkinabé », écrit de son côté sur son compte Twitter Jean-Marc Châtaigner, envoyé spécial de la France pour le Sahel. « Prudence, évitez le centre-ville’, ajoute-t-il.

Selon des témoins, cinq hommes armés sont sortis d’une voiture et ont ouvert le feu sur des passants avant de se diriger vers l’ambassade de France dans le centre de la capitale du Burkina Faso.

Selon une source à l’intérieur de l’ambassade de France, cinq hommes armés auraient essayé de rentrer dans l’ambassade sans y parvenir. Ils ont alors tiré sur l’ambassade avant d’entrer à l’État-major des Forces armées burkinabè.

Près de 30 morts

Ces attaques ont fait « sept morts » parmi les « forces de défense et de sécurité » burkinabè, selon la télévision publique, citant le Service d’information du gouvernement.

« Un certain nombre de gendarmes et militaires en faction » devant l’état-major ont été blessés lors de cette attaque à « relent terroriste très fort », avait dit émis Fulgance Dandjinou auparavant.

Au moins 28 personnes auraient été tuées dans l’attaque contre l’état-major des armées, selon plusieurs sources sécuritaires interrogées par l’AFP. Information ne confirmée pour l’heure par le gouvernement

Une autre source a évoqué un bilan d' »une trentaine » de morts dans l’attaque. Deux de ces sources sont françaises et la troisième ouest-africaine.

Le Burkina Faso, théâtre des attaques depuis 2015

Le 13 août dernier, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un café-restaurant hallal, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue de la capitale, faisant 19 morts et 21 blessés. L’attaque n’a pas été revendiquée.

Le 15 janvier 2016, trente personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d’un raid jihadiste contre l’hôtel le Splendid et le restaurant Cappuccino dans le centre de Ouagadougou.

L’assaut, donné par les forces burkinabè soutenues par des militaires français, avait duré une douzaine d’heures et l’attaque avait été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islmaique (Aqmi) qui l’attribue au groupe jihadiste Al-Mourabitoune.

Le 3 février dernier, un assaillant a été tué lors d’une embuscade tendue par des hommes armés contre une patrouille de policiers à Déou, localité située dans le nord du Burkina Faso, frontalière au Mali.

Le nord du Burkina Faso est le théâtre d’attaques jihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel.