Attentats de Ouagadougou: Huit burkinabés interpellés

Afriquinfos
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Ouagadougou (© 2018 Afriquinfos) –L’enquête sur le double attentat perpétré dans la capitale burkinabè le vendredi 2 Mars dernier continu de livrer ses secrets.

Huit personnes ont été interpellées pour leur implication dans ces attaques qui ont occasionné la mort de huit soldats et 85 autres blessés. Tous de nationalité Burkinabè, trois d’entre eux sont des militaires, dont l’un avait été radié lors des mutineries des 2011 et les deux autres sont en activité.

L’enquête devra déterminer le niveau d’implication des suspects arrêtés.

Selon le procureur, Maïga Sérémé, les attaques du 2 Mars, à l’ambassade de France et à l’État-major, ont été perpétrées par deux groupes de 4 individus.

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Le bilan fait état de bâtiments endommagés, de 29 véhicules et de 24 engins à deux roues incendiés lors de l’explosion. Huit assaillants ont également été tués.

Pour l’heure l’enquête suit son cours. Le Ministre français des Affaires étrangères a annoncé se rendre à Ouagadougou les jours à venir.

On ne peut exclure aucune complicité » interne à l’armée dans l’attaque contre l’état-major, a estimé Mme Sérémé.

Selon elle, tous les assaillants de l’état-major portaient des vêtements civils. Des sources sécuritaires ont cependant indiqué qu’ils portaient des treillis militaires.

Des sources gouvernementale et sécuritaire avaient mentionné que deux hommes étaient entre les mains de la justice, dont l’un pourrait être « un cerveau » de la double attaque, revendiquée par l’organisation jihadiste Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM).

Les assaillants « portaient au front ou avaient sur eux des bandeaux blancs avec la profession de foi musulmane (chahada) « il n’y a de divinité que Allah et Mohamed est son Messager », a révélé Mme Sérémé.

Ils étaient jeunes, « au maximum 25 ans », et « ils s’exprimaient en bambara et en arabe » (bambara est l’appellation malienne du dioula, langue également parlée au Burkina).

Une enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste, assassinats, tentative d’assassinats », et confiée au pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, aidé par une équipe d’enquêteurs et de magistrats français, a déclaré Mme Sérémé.

Aucun assaillant n’a été identifié pour l’instant et la justice va diffuser leurs portraits pour aider à leur identification, en plus de l’appel à témoin déjà lancée, a-t-elle ajouté.

Xavier-Gilles CARDOZZO