Atrocités au Tigré : Le patron de l’OMS jette encore une pierre diplomatique dans le jardin d’Addis-Abeba

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2022 Afriquinfos)- Les relations ne sont pas près de s’arranger entre les dirigeants éthiopiens et leur compatriote Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le Directeur général de l’OMS n’est plus bien vu à Addis Abeba suite à ses prises de positions sur le conflit au Tigrée dont il est originaire. Sa dernière interpellation de la communauté internationale sur la question ne risque pas d’arranger la situation.

Le premier africain à diriger l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déplore le deux poids deux mesures de la communauté internationale, s’agissant des conflits qui surviennent en Afrique ou en Europe. Tedro SAdhanon Ghebreyesus en veut pour preuve, l’élan de solidarité pour l’Ukraine alors que des zones de tension dans le monde ne recueillent pas la même attention. « Toute l’attention portée à l’Ukraine est très importante bien sûr parce que cela a un impact sur le monde entier, mais pas même une fraction de cette attention n’est donnée au Tigré, au Yémen, l’Afghanistan, la Syrie et tout le reste », a constaté amer Directeur général de l’OMS. Il poursuit, en indiquant « il me faut être direct et honnête, le monde ne traite pas la race humaine de la même façon. Certains sont plus égaux que d’autres ».

Si le patron de l’OMS pousse ce coup de gueule, c’est parce que son Tigré natal est depuis 2 ans en proie à un conflit avec le pouvoir d’Addis Abeba et qu’il estime la situation ne requiert pas la même attention. Dr Tedros craint en outre un désastre humanitaire dans la région : « Là où 2.000 camions d’aide de première nécessité auraient déjà dû arriver dans la région, il n’y en a eu que 20 au total, ce qui représente 1% des besoins », a dénoncé le patron de l’OMS. « Sans un accès totalement libre de l’aide des centaines de milliers de personnes risquent encore de mourir » déplore-t-il avant de lancer un cri du cœur « Ce qui arrive en Ethiopie est tragique, les gens sont brûlés vifs à cause de leur ethnie, rien d’autre, et je ne suis pas sûr que cela ait été pris au sérieux par les médias. Nous devons prendre chaque vie au sérieux parce que chaque vie est précieuse ».

Débuté en novembre 2020, le conflit entre les forces éthiopiennes et les rebelles tigréens a déjà fait des milliers de morts.

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S.B.