Burkina Faso/Afrique-CEN-SAD: A la recherche d’un souffle nouveau pour la CEN-SAD

Afriquinfos Editeur
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Pendant trois jours, la trentaine d'experts va redéfinir les textes organiques de la communauté et les adapter à l'environnement géopolitique actuel du continent.

Ils devront également les mettre en harmonie avec les objectifs et principes du traité d'Abuja du 3 juin 1991 portant création de la Communauté économique africaine (CEA), véritable feuille de route de l'intégration politique et économique du continent.

Créée il y a 12 ans à Tripoli (Libye), la mise en oeuvre de la communauté des Etats Sahélo-Sahariens pour un développement harmonieux de ses membres, a connu de nombreux dysfonctionnements, selon les initiateurs de la rencontre.

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« De sérieuses entraves empêchaient la bonne marche de l'organisation », a expliqué le ministre burkinabé délégué chargé de la Coopération régionale, Vincent Zakané, précisant que son fonctionnement n'était pas tout à fait conforme aux règles démocratiques.

Selon M. Zakané, aujourd'hui avec les bouleversements déjà connus, l'organisation qu'il faut faire renaître, doit désormais fonctionner sur de nouvelles bases.

Cette réunion qui regroupe les autorités de la nouvelle Libye décidées à promouvoir une nouvelle vision de l'organisation, traduit ainsi, la volonté de tous les Etats membres de travailler à faire de la CEN-SAD, un outil de développement.

Le directeur général Afrique au sein du ministère libyen en charge des Affaires étrangères, Mafoud Hayam a indiqué que leur présence traduit la volonté de la nouvelle Libye de relancer ses relations avec l'Afrique.

« Notre organisation (CEN-SAD) n'est plus l'apanage d'une seule personnalité, mais appartient à tous les peuples de la région », a dit le diplomate libyen, ajoutant que l'organisation devra axer ses activités sur le développement réel des peuples des Etats membres.

La CEN-SAD, rappelle-t-on, se fixe pour objectifs, entre autres, d'établir une union économique globale basée sur une stratégie à travers un plan de développement complémentaire avec les plans nationaux de développement des pays concernés, englobant l'investissement dans les domaines agricole, industriel, énergétique, social et culturel.

Outre la suppression de toutes les restrictions qui entravent le rassemblement de ces pays par la prise de mesures nécessaires pour assurer la libre circulation des personnes, des capitaux et des intérêts des ressortissants des États membres, la CEN-SAD vise la promotion du commerce extérieur par une politique d'investissement dans les États membres, l'accroissement entre les États membres des moyens de transport et de communication terrestre, aérien et maritime par l'exécution de projets communs.

La CEN-SAD, note-t-on, compte des organes tels la Conférence des chefs d'État, le Conseil exécutif, le Secrétariat général, la Banque sahélo-saharienne pour l'investissement et le commerce ( BSIC)), créée en 1999 et le Conseil économique, social et culturel.

Sur invitation du Tchad le 25 janvier 2012 à Addis Abeba, les Etats membres s'étaient réunis en marge de la conférence des chefs d'Etat de l'Union africaine pour une relance des activités de l'organisation.

Il est ressorti de cette réunion que l'organisation est confrontée à des difficultés et que ses activités sont à l'arrêt depuis le déclenchement de la crise libyenne en février 2011.

Malgré les insuffisances, les Etats membres qui ont indiqué que l'institution demeure plus que jamais nécessaire pour relever les défis communs dans la zone sahélo-saharienne, ont plaidé pour refondation totale de la CEN-SAD afin de la mettre au service des peuples.