Un nouveau gouvernement est sur le point de voir le jour mais les troubles persistent en Egypte

Afriquinfos Editeur
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La presse égyptienne a indiqué jeudi que M. Ganzouri s'était entretenu avec les responsables militaires au pouvoir, dont le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), et qu'il avait confirmé après la réunion avoir accepté sur le principe de diriger un gouvernement de salut national.

Toutefois, les responsables militaires n'ont pas encore annoncé officiellement la nomination de M. Ganzouri au poste de Premier ministre.
M. Ganzouri, un économiste qui a dirigé le gouvernement égyptien sous la direction du président Hosni Moubarak de 1996 à 1999, devrait donc succéder à Essam Charaf, qui occupait le poste de Premier ministre depuis mars dernier et vient de démissionner avec son gouvernement sous la pression des manifestants.
 

Le CSFA a annoncé qu'il maintenait le calendrier des élections qui permettront le transfert du pouvoir à un gouvernement civil : les élections législatives auront bien lieu la semaine prochaine comme prévu et l'élection présidentielle suivra en juillet 2012.
 

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Le maréchal Tantaoui a déclaré dans son discours que "l'armée n'envisage pas de rester au pouvoir" et qu'elle "est prête à céder immédiatement le pouvoir si le peuple le souhaite" à travers un référendum.
 

Toutefois, les manifestants réunis sur la Place Tahrir semblent avoir peu confiance dans le CSFA, et demandent un transfert rapide du pouvoir du conseil militaire à un gouvernement civil.
 

Dans un communiqué publié vendredi, ils ont appelé à organiser vendredi une manifestation de grande envergure, "une marche du million", qui est selon eux "la dernière chance" pour exiger un transfert du pouvoir.
 

Le conseil militaire avait promis de démissionner dans les six mois, mais il a ensuite fixé un calendrier pour des élections et pour l'élaboration d'une nouvelle constitution lui permettant de rester au pouvoir jusqu'à la fin de 2012 ou le début de 2013.
 

Le ministère égyptien de la Santé a déclaré jeudi soir que les récents affrontements entre les manifestants et la police avaient fait 41 morts, dont 36 au Caire, et plus de 3 200 blessés.
 

Le même jour, le CSFA a présenté ses excuses sur sa page officielle sur Facebook. Le conseil militaire a déclaré qu'il "regrettait et s'excusait" pour les décès survenus lors des récents affrontements, et "a exprimé ses condoléances aux familles des victimes dans l'ensemble du pays".
 

Les troubles ont déjà affecté l'économie égyptienne : la livre égyptienne est tombée à 6 livres contre un dollar américain pour la première fois depuis janvier 2005.
 

L'agence internationale de notation Standard & Poor's a dégradé de BB- à B+ la note de la dette souveraine de l'Egypte à long terme, en devises étrangères et en livre égyptienne, car l'agence estime que la situation politique et économique en Egypte s'est détériorée.
 

Dans le même temps, la banque centrale d'Egypte a augmenté de manière inattendue ses taux d'intérêt dans le but de soutenir la monnaie du pays.
 

Les inquiétudes concernant l'Egypte persistent dans le monde entier en raison des troubles qui se poursuivent depuis plusieurs mois dans le pays.
 

La haute commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a qualifié la situation en Egypte de "profondément choquante", et exhorté les autorités à mettre fin à leur "usage clairement excessif de la force" contre les manifestants.
 

De son côté, dans un communiqué publié mercredi, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine s'est déclaré gravement préoccupé par les violences survenues récemment en Egypte, et a appelé toutes les parties en présence, notamment les autorités transitoires et les forces de l'ordre, à faire preuve de la plus grande retenue.