Un « entretien fructueux » entre ADO et Sall à Abidjan qui relance les conjectures sur l’entente au sein de la CEDEAO

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Abidjan (© 2023 Afriquinfos)- En ce début du mois de novembre, le Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, entame une tournée diplomatique qui va successivement le mener en France, en Arabie saoudite et en Allemagne. A Paris où il sera reçu par Emmanuel Macron, leurs échanges vont porter sur la situation qui prévaut au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Cette audience à l’Elysée du numéro 1 ivoirien intervient quelques jours après un tête-à-tête à Abidjan avec son homologue sénégalais Macky Sall.

De quoi encore faire jaser sur le continent. Les deux chefs d’Etats incarnent la ligne dure au sein de la CEDEAO sur l’attitude à adopter face aux putschistes dans ces trois pays du Sahel et sont réputés un peu trop proches de Paris.

Le Chef d’Etat sénégalais Macky Sall a rencontré le 28 octobre dernier son homologue ivoirien, Alassane Ouattara à Abidjan. Officiellement, il s’agit d’une visite de travail et d’amitié au cours de laquelle, la situation dans la sous-région et sur le continent africain ainsi que les sujets internationaux ont été abordés entre les deux dirigeants.

Le président sénégalais s’est réjoui du renforcement de la coopération entre les deux pays depuis l’accession à la magistrature suprême du président Ouattara. Macky Sall a souligné la nécessité de poursuivre les consultations entre les deux pays, au plus haut niveau, sur les questions économique, politique et de l’intégration régionale à travers l’Uemoa, la Cedeao et l’Union Africaine, en vue de renforcer davantage les relations de coopération.

- Advertisement -

Pour Abidjan et Dakar, c’était l’occasion d’afficher une parfaite entente dans une sous-région en proie à des dissensions encore plus exacerbées depuis la menace d’intervention de la CEDEAO suite au coup d’Etat au Niger. Si Niamey a automatiquement reçu le soutien du Mali, du Burkina Faso ou encore de la Guinée, des pays tels le Nigeria, le Sénégal, le Bénin et la Guinée-Bissau, sont ceux qui se sont affichés comme partisans d’une intervention armée pour rétablir l’ordre constitutionnel. Cette volonté d’intervenir au Niger, était encouragée par des puissances occidentales notamment la France qui a des intérêts dans le pays. Les dirigeants de ces derniers pays, sont désormais étiquetés comme des laquais de l’Elysée.

Une position de laquelle s’est éloignée le Togo, qui comme il l’avait déjà fait pour le Mali, s’est érigé en médiateur de l’ombre ayant l’oreille des nouvelles autorités de Niamey. On s’explique donc l’intervention du Ministre des Affaires étrangères du Togo à la tribune des nations, appelant à la fin du néo-colonialisme et le tapis rouge déroulé à la délégation nigérienne lors du Sommet sur la paix organisé à Lomé.

Ces dissensions au sein de la CEDEAO qui ont éclaté à la face du monde, interpellent sur l’avenir de l’organisation créée en 1975. L’heure d’effectuer de profondes reformes aurait-elle sonné ?

Boniface T.