Abuja (© 2023 Afriquinfos)- L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme sur la pénurie de médecins au Nigeria. Le ratio de professionnels de la santé par nombre d’habitants dans le pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 216 millions d’habitants), est bien loin des normes de l’OMS.
Un gap de 250 000 médecins. Voilà le vide qu’il faut combler au Nigeria pour rentrer dans les standards établis par l’OMS. Pour l’heure, l’état des lieux est alarmant. Selon le Dr Osahon Enabulele, président de l’Association médicale mondiale ‘’il y a moins de 100.000 médecins agréés au Nigeria. Disons 98.000 médecins selon la dernière mise à jour. Sur ces 98.000 personnes, seules 50.000 exercent réellement au Nigeria. Dans la situation actuelle, selon les normes internationales, un médecin devrait être affecté à moins de 600 patients. Mais dans le cas du Nigeria, un médecin s’occupe de plus de 3.000 personnes ‘’ constate-t-il.
Une situation anormale à laquelle le pays doit remédier : ‘’ Le Nigeria a donc besoin de plus de 250.000 médecins pour faire face à la réalité actuelle ’’ précise Dr Osahon. Cette situation peu enviable dans laquelle se trouve l’Etat fédéral s’explique peut-être par ses choix politiques. Ceci, contrairement à d’autres pays comme le Rwanda qui respecte la résolution de l’Accord d’Abuja en 2001, par lequel les pays africains ont décidé de consacrer 15 pour cent de leurs budgets à la fourniture de soins de santé.
‘’Alors que certains pays envisagent de dépasser ce chiffre, le Nigeria se situe toujours autour de cinq pour cent en matière de soins de santé ’’ déplore le président de l’Association médicale mondiale.
Dr Osahon Enabulele plaide pour la création au Nigeria d’une ‘’Commission des services de santé qui permettrait de mieux administrer le système de santé et de piloter la main-d’œuvre médicale, la formation, les meilleures ressources humaines et d’élaborer un plan, entre autres’’.
Une mesure qui permettra de combler le ratio médecins/patients pas encore aux normes de l’OMS.
Boniface T.
