Vendredi de la colère aux quatre coins du monde arabe ce 20 octobre pour soutenir la Palestine

Afriquinfos Editeur
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Le Caire (© 2023 Afriquinfos)- Des manifestations en soutien aux Palestiniens ont lieu dans plusieurs pays du monde arabe ce 20 octobre 2023. Du Caire, passant par Beyrouth, Damas, Tunis, Alger, des milliers de personnes se sont mobilisées.

En Egypte, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue vendredi 20 octobre pour apporter leur soutien aux Palestiniens à Gaza, dont quelques milliers sur l’emblématique place Tahrir du Caire.

Sur la place Tahrir, ils ont scandé « Pain, liberté, Palestine arabe » et « Le peuple veut la chute d’Israël« , détournant les deux principaux slogans de la « révolution » de 2011 qui a renversé feu le Président Hosni Moubarak.

Manifester est habituellement illégal en Egypte mais mercredi 18 octobre, le Président Abdel Fattah al-Sissi avait évoqué devant le Chancelier allemand Olaf Scholz que des « millions » d’Egyptiens sont prêts à sortir dans les rues s’il le leur demandait.

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Même son de cloche à la mosquée Al-Azhar, siège de la plus haute autorité de l’islam sunnite, où la foule a scandé –après la prière des morts pour les plus de 4.100 Palestiniens tués par des bombardements israéliens– « Israël terroriste » et « Où est l’armée des arabes? ».

L’Egypte, qui a accueilli de nombreux dirigeants étrangers ces derniers jours, est le seul pays à avoir une frontière avec la bande de Gaza, à l’exception d’Israël. C’est via son territoire et le terminal de Rafah que l’aide humanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants, doit transiter.

L’onde de choc de la guerre Hamas-Israël continue de secouer aussi l’Algérie, un pays où la ‘’cause palestinienne’’ est sacrée.

Place de la Concorde, ex-place du 1er-Mai au centre d’Alger: la foule se rassemble peu à peu autour de la scène rehaussée de haut-parleurs diffusant chants patriotiques palestiniens et slogans anti-israéliens. En ce jeudi 19 octobre, une manifestation de soutien aux Palestiniens de Gaza a été organisée à l’appel de plusieurs partis politiques, mais aussi d’organisations de la «société civile» proches des autorités. Les camions de l’antiémeute quadrillent les artères vers les hauteurs d’Alger, notamment vers les quartiers des ambassades.

D’autres terres arabes, même engagement 

Mercredi 18 octobre, devant l’ambassade d’Israël à Amman (en Jordanie), environ 10.000 Jordaniens, selon une source sécuritaire jordanienne, se sont rassemblés pour exiger l’expulsion de la mission diplomatique israélienne.

Pays voisin d’Israël, la Jordanie est liée à l’Etat hébreu par un traité de paix. Dans la capitale Amman, plus de 5.000 personnes rassemblées devant la grande mosquée Husseini ont scandé « Sauvez Gaza! » et « Ouvrez les frontières pour soutenir le peuple palestinien ». « Pas d’ambassade sioniste sur le territoire jordanien« , scandaient les manifestants en brandissant des drapeaux palestiniens.

À Bahreïn, qui a aussi normalisé ses relations avec l’État hébreu en 2020, une poignée de militants se sont rassemblés devant l’ambassade israélienne à Manama – un quartier quadrillé par la police –, appelant notamment leur pays à rompre ses liens avec Israël. A Tunis, des milliers de manifestants ont convergé devant l’ambassade de France, pays accusé de soutenir Israël dans sa guerre contre le Hamas. « France, dégage« , « Le peuple veut le renvoi de l’ambassadeur (de France) », ont-ils scandé, tout en exprimant leur soutien au Hamas.

Des dizaines d’autres manifestants se sont rassemblés près de l’ambassade américaine, dans la banlieue nord de Tunis, et ont brûlé un drapeau des Yankees. La police les a empêchés d’approcher l’ambassade, selon des médias locaux. A Bahreïn, petit pays du Golfe, environ 2.000 personnes ont aussi lancé « Mort à Israël! » et « Mort à l’Amérique » dans la mosquée Diraz.

Certains brandissaient des drapeaux palestiniens tandis que d’autres exigeaient l’expulsion de l’ambassadeur, accusant la France de faire partie des « alliés occidentaux des sionistes », ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Au Liban, des centaines de personnes ont pris part à une manifestation à l’appel du Hezbollah dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, brandissant des drapeaux palestiniens et du parti chiite. « Ce qui se passe à Gaza n’est pas un conflit ou une guerre (…), des massacres en série sont commis« , a déclaré un haut responsable du mouvement, Hachem Safieddine.

« Les Israéliens tenteront de cibler davantage d’hôpitaux, de personnel paramédical, secouristes et d’habitants de Gaza sans sourciller afin d’en expulser » les habitants, a-t-il ajouté, avant de mettre en garde Israël contre un tel « projet ». À Damas, la capitale syrienne, des centaines de personnes brandissant des drapeaux palestiniens se sont rassemblées près du Parlement, nombre d’entre elles portant des tee-shirts à l’effigie du président Bachar al-Assad.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l’attaque du mouvement islamiste palestinien menée à partir de Gaza, selon les autorités israéliennes.

Selon l’armée israélienne, environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées. Dans la bande de Gaza, plus de 4.100 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l’Armée israélienne, selon des autorités locales.

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