Putsch du 26 juillet: Mahamadou Issoufou victime de l’imagination fertile de commentateurs et d’opérations de communication de ses adversaires politiques

Afriquinfos Editeur
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Le président nigérien Mahamadou Issoufou, le 6 juillet 2019 à Niamey.

Niamey (© 2023 Afriquinfos)- Mahamadou Issoufou (Président du Niger entre 2011 et 2021) est au centre de diverses conjectures politiques depuis un mois, suite au coup d’Etat du 26 juillet contre le régime Bazoum. Des conjectures sans fondement.

Des adversaires politiques et autres critiques prêtent à Mahamadou Issoufou plusieurs faits et gestes en soutien avec le putsch non sanglant du 26 juillet. Des accusations jamais étayées de preuves, et qui ont fait de l’ex-dirigeant «l’architecte» de la nouvelle immixtion des Forces Armées nigériennes dans les affaires publiques nationales.

Des accusations gratuites reposant sur des arguments comme celui selon lequel «le général Tiani est un pur produit d’Issoufou qui a ensuite été utilisé contre Mohamed Bazoum». Pourtant, aux premières heures du coup d’Etat de juillet 2023 comme dans une sortie médiatique trois semaines plus tard, le politique Issifou n’a eu de cesse de prôner «une solution négociée et pacifique pour la libération du Président Bazoum et de sa famille nucléaire» tout en dénonçant le coup de force.

Lauréat du «Prix Mo Ibrahim en 2021» pour avoir passé la main à la tête de son pays après deux mandats constitutionnels, Mahamadou Issoufou entretient avec Mohamed Bazoum plus de trois décennies de compagnonnages politiques qui ne se sont pas estompés quand le premier a passé la main au second au cours du premier trimestre 2021.

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Aujourd’hui à la tête d’une Fondation portant son nom et régulièrement consulté par plusieurs organisations internationales et anciens pairs africains sur des questions touchant l’avenir du Sahel, Mahamadou Issoufou gagnerait tout comme ses 26 millions de compatriotes à voir un Niger stable, mieux gouverné et réconcilié avec lui-même pour s’attaquer promptement à ses nombreux défis de développement.

D’autant plus que  malgré les critiques au vitriol autour de l’exercice des libertés publiques au Niger entre 2011 et 2021, le pouvoir Issoufou est crédité d’avoir fait monter en flèche la réalisation de plusieurs infrastructures socio-économiques dans diverses régions du pays.

Autant d’arguments solides qui militent en faveur de la défense d’une solution négociée et patriotique telle que prônée par l’ex-Président en exercice de la CEDEAO pour tourner la page de ce 5è coup d’Etat au Niger depuis 1960. Au regard de son pedigree politique en interne et à l’extérieur du plus vaste Etat en Afrique occidentale (Niger), les faits et gestes de l’ingénieur des mines, Mahamadou Issoufou, continueront à être scrutés de très près par l’opinion nationale et internationale tout au long de la recherche de solutions endogène et exogène à la Transition politique ouverte depuis le 26 juillet.

Acteur phare de la première dévolution pacifique du pouvoir et via les urnes à la tête du Niger, Mahamadou Issoufou restera donc dans le viseur des analystes et autres observateurs de la scène socio-politique nigérienne durant les prochains semaines et mois.

Malgré son bilan et son héritage politique, certains observateurs n’hésitent pourtant pas à s’offrir des conjectures sur des potentiels motifs de soutien au coup d’état malgré les démentis des principaux concernés. Le dernier en date étant relatif à la gestion des affaires pétrolières qui malgré les éléments apportés par le Premier Ministre légitime continue d’alimenter la sphère médiatique.

Il y a lieu de penser que les gagnants de cette cabale sont les déçus du jeu politique initié par les Présidents Issoufou et Bazoum et   qui espèrent tirer profit de la situation chaotique du pays au détriment de ceux qui ont effectivement activement contribuer à son développement et œuvre à une solution négociée de la crise. La situation du Niger mérite pourtant mieux que ces jeux politiciens, adeptes d’une communication creuse et infondée.

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