Mali et Faso solidaires de Tchiani: « La CEDEAO doit adresser des ultimatums aux groupes terroristes dans la sous-région et non aux putschistes »

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Abdoulaye Maïga, Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, ex Premier ministre ad intérim au Mali.

Niamey (© 2023 Afriquinfos)- Le Mali et le Burkina Faso ont envoyé ce lundi 7 août 2023 une délégation officielle conjointe en signe de solidarité au pouvoir de Niamey, dirigé par le général Abdourahmane Tchiani, depuis presque deux semaines.

« Le Burkina Faso et le Mali envoient une délégation à Niamey« , a déclaré l’armée malienne dans une note. « L’objectif est de démontrer la solidarité des deux pays avec le peuple frère du Niger« , détaille la note. La délégation était composée, du côté du Mali, des ministres de l’Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maïga et de la Défense, Camara Sadiole. Du côté du Burkina Faso, elle était composée du ministre de l’Administration territoriale, du magistrat Emile Zerbo, du ministre délégué chargé de la Sécurité, Mahamadou Sana et du Chef d’état-major général des Armées, colonel Célestin Simporé.

Les deux délégations avaient pour mission de réaffirmer au président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tchiani, le soutien des Présidents de Transition du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré et du Mali, le colonel Assimi Goïta, selon le «chef» de la délégation malienne, Abdoulaye Maïga.

Il a, de nouveau, exprimé le «refus catégorique» du Burkina et du Mali «d’exécuter les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines prises contre le peuple nigérien» par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). «Le plus important, c’est réitérer la participation active, effective, pleine du Mali et du Burkina aux opérations de légitime défense en cas d’agression de la Cédéao contre les Nigériens», a insisté le porte-parole du Gouvernement malien.

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Il a indiqué que le Burkina et le Mali ont «mûrement réfléchi» leur position vis-à-vis du Niger et a rappelé que ces trois pays continuent de gérer «les conséquences négatives de l’aventure hasardeuse de l’OTAN en Libye». Le colonel Abdoulaye Maïga a invité les dirigeants de l’instance régionale à «adresser ces ultimatums aux groupes terroristes», au lieu et en place des putschistes.

«Je pense que la Cédéao se trompe lourdement de destinataire. Il faudra adresser ces ultimatums aux groupes terroristes. Ça fait 10 ans que nous attendons cela … Nous serons très heureux une fois que ces ultimatums seront adressés aux groupes terroristes», a-t-il insisté.

Cette visite intervient au lendemain de l’expiration de l’ultimatum donné au CNSP par la Cédéao pour la libération et le rétablissement du Président Bazoum dans ses fonctions.

Le Mali et le Burkina Faso avaient déjà prévenu qu’ils considéreraient une intervention militaire au Niger « comme une déclaration de guerre ». À l’expiration du délai du dimanche 6 août, la junte a fermé son espace aérien jusqu’à nouvel ordre, invoquant la « menace d’une intervention militaire« . Les chefs d’état-major des Armées des pays de la Cédeao avaient convenu d’un plan d’action militaire, indiquant quand et où frapper, si le Président détenu, Mohamed Bazoum, n’était pas libéré et rétabli dans ses fonctions d’ici dimanche 6 août.

Mais le bloc régional n’a fait aucun commentaire public après l’expiration de l’ultimatum. En revanche, les Chefs d’Etat de la Cédéao sont attendus ce jeudi 10 août à Abuja, la capitale du Nigeria, pour une deuxième rencontre sur la situation politique au Niger.

Abdoulaye Maïga, Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, ex Premier ministre ad intérim au Mali.

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