Paris (© 2020 Afriquinfos)- L’écrivaine camerounaise Djaili Amadou Amal a remporté ce mercredi 02 décembre 2020 le prestigieux prix ‘Goncourt des lycéens’ avec son magnifique roman intitulé «Les Impatientes», publié aux éditions Emmanuelle Collas. Dans cet ouvrage, l’auteure traite des problématiques liées aux mariages forcés, au viol conjugal et à la polygamie, à travers les différents points de vue des femmes. “Ils m’ont fait honneur de choisir mon roman, c’est un honneur de représenter la littérature contemporaine africaine », s’est réjouie cette figure de proue de la lutte pour les droits des femmes au Cameroun, à l’annonce de son prix.
Ce prix organisé par la FNAC et le Ministère français de l’Education nationale a permis à près de 2.000 élèves de lire depuis deux mois sur la première sélection du Goncourt et de participer virtuellement à des rencontres entre lecteurs et auteurs. «Ce que j’attends de ce prix, c’est que les gens partagent ce livre, qu’en le lisant, chacun se sente concerné. Que plus personne ne ferme les yeux devant une femme en détresse», a plaidé la lauréate après l’obtention du prix.
Ainsi, Djaili Amadou Amal succède à l’écrivaine Karine Tuil récompensée en 2019 pour ”Les choses humaines”, paru aux éditions Gallimard. Djaïli Amadou Amal, 45 ans, écrivaine camerounaise, a fondé l’association ‘Femmes du Sahel’ qui oeuvre pour l’éducation et le développement des femmes dans le nord du Cameroun. On lui doit deux romans, «Walaandé, l’art de partager un mari » (chez Ifrikiya, 2010), et «Les Impatientes» (Emmanuelle Collas, 2020).
L’histoire du Goncourt montre que le cercle des lauréates reste très fermé, avec seulement douze gagnantes depuis sa création en 1908. La première acteure récompensée fut Elsa Triolet (Le premier accroc coûte 200 francs en 1944). Parmi les plus célèbres, citons Simone de Beauvoir pour ‘Les Mandarins’ ou encore Marguerite Duras pour ‘L’Amant’. Plus récemment, ce sont Marie N’Diaye, pour «Trois femmes puissantes», en 2009, et Leila Slimani pour «Chanson douce», en 2016 qui ont été les deux dernières femmes récompensées par ce prestigieux prix.
Née en 1975 sur les pourtours de Maroua, dans le septentrion camerounais, Djaïli Amadou Amal est une militante féministe connue pour ses ouvrages traitant des violences et des discriminations dont sont victimes les femmes du continent africain.
Dans ‘Les Impatientes’, son dernier roman d’inspiration autobiographique paru aux éditions Eelle plonge son lectorat dans la vie de trois femmes (Ramla, Hindou et Safira) victimes de : Polygamie, mariage précoce et forcé, violences conjugales.
VIGNIKPO AKPENE
