Cameroun : L’opposition divisée sur les premières élections régionales du pays depuis 1996

Afriquinfos Editeur
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Cabral Libii (DR)

Yaoundé (© 2020 Afriquinfos) – Pour les premières élections régionales depuis 1996 au Cameroun, dont la date a été fixée au 6 décembre prochain, l’opposition n’est pas sur la même longueur d’onde.

Le 6 décembre 2020, les Camerounais éliront 90 Conseillers régionaux, dont 20 représentants des Chefferies traditionnelles. Le président Paul Biya a annoncé lundi dernier la date de la tenue du scrutin, qui doit aboutir à la mise en place de conseils régionaux. Pour Yaoundé, il s’agit d’accélérer le processus de décentralisation. Face à cette élection, les formations politiques de l’opposition ne parlent pas d’une même voix.

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun de Maurice Kamto et le Front Social Démocratique (SDF) avaient déjà annoncé qu’ils ne participeraient à ce scrutin qu’à certaines conditions : la résolution du conflit sanglant dans les deux régions abritant l’essentiel de la minorité anglophone camerounaise, et la réforme du Code électoral. Dans des communiqués rendus publics, ils ont appelé leurs militants et ceux des autres formations de l’opposition, mais aussi les organisations de la société civile et les acteurs de la diaspora, à s’allier pour faire échec à la tenue de ces élections régionales.

Un mot d’ordre qui n’a pas reçu l’assentiment du Parti Camerounais pour la Réconciliation nationale (PCRN). Son président Cabral Libii a donné des consignes à ses militants afin de prendre part aux élections à venir. Le PCRN est pour l’heure le seul parti d’opposition à afficher ses ambitions pour les régionales. Il a informé ses militants que toutes opérations et activités relatives à la participation du PCRN aux régionales vont être supervisées sur l’étendue du territoire par une Commission nationale de coordination.

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Cette divergence affichée par l’opposition fait les affaires du gouvernement en place qui indique qu’il ne tolérera pas de fausse note dans le processus en cours. Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a haussé le ton déclarant notamment : « ll nous est revenu que certains responsables de partis politiques en perte de vitesse ont lancé des mots d’ordre irresponsables en posant des préalables pour la tenue de l’élection des conseils régionaux, faute de quoi ils engageront des actions visant à déstabiliser les institutions républicaines et contre celui qui les incarne, son excellence Paul Biya…. Refuser de participer aux élections et prétendre défendre les intérêts du peuple camerounais, sans mandat électif, est une imposture qui ne saurait prospérer au Cameroun. Nous y veillerons », a-t-il martelé.

Boniface T.