Kinshasa (© 2018 Afriquinfos)-Mener une lutte pacifique contre le régime de Joseph Kabila plutôt que d’espérer des élections prévues le 23 décembre « dont on sait d’avance qu’elles seront falsifiées ». C’est l’appel lancé dimanche par le gynécologue congolais Denis Mukwege, à l’endroit de ses compatriotes en marge du 58e anniversaire de l’indépendance de l’ex-Congo belge le 30 juin.
« La solution c’est plutôt de lutter pacifiquement pour la libération totale de notre pays. Après cela viendra le temps des élections libres, crédibles et transparentes », a écrit Mukwege.
Selon le docteur, cette « lutte » « ne se fera ni par nos voisins ni par nos amis lointains et encore moins par la communauté internationale, c’est par nous-mêmes », a-t-il ajouté dans un message.
« Il y a 18 mois jour pour jour que les gouvernants de Kinshasa ont pris le pouvoir par force », écrit-M. Mukwege sur le site de sa clinique de Panzi, à Bukavu (est) au sujet de l’accord politique du 31 décembre 2016 légitimant le maintien au pouvoir du président Kabila après la fin de son deuxième et dernier mandat, moyennant la promesse d’élections.
Initialement prévues fin 2017, ces élections ont été reportées au 23 décembre 2018. Les opposants eux, soupçonnent le président Kabila de vouloir encore rester au pouvoir.
« Notre diplomatie ne défend que les intérêts d’un individu ou d’un groupe d’individus au pouvoir au mépris des intérêts de la nation congolaise », ajoute le docteur, estimant que le peuple congolais vit « un véritable esclavage moderne ».
Plusieurs fois cité pour le prix Nobel, le docteur Mukwege est un gynécologue, qui accueille dans sa clinique plus de 400 femmes dont des dizaines violées par des groupes armés. Il est l’une des voix les plus entendue à l’étranger qu’en République démocratique du Congo.
Xavier-Gilles CARDOZZO
