Tunisie/crise politique : Le consensus pourrait se jouer ailleurs

Afriquinfos Editeur
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Entre temps, les récents mouvements émanant de leaders des deux camps (pouvoir et opposition) ne cessent de nourrir auprès de certains observateurs et médias locaux des doutes sur une éventuelle médiation étrangère qui vient s'ajouter à celle – en Tunisie – de la puissante centrale syndicale (Union générale tunisienne du Travail, UGTT).

Dans cet ordre d'idée, le numéro un d'Ennahdha, Rached Ghanouchi, a effectué mardi un passage à Alger à l'occasion du rétablissement du président algérien Abdelaziz Bouteflika : les relations bilatérales tuniso-algériennes ainsi que les défis à relever dans la région étaient à l'ordre du jour de la rencontre, selon un communiqué officiel du parti islamiste.

Cette visite a été perçue par certains médias tunisiens comme une tentative de trouver un consensus entre les différents protagonistes politiques tunisiens en dehors de la Tunisie qui vit depuis le 25 juillet 2013 une crise politique jugée des plus graves depuis le 14 janvier 2011 suite à l'assassinat de l' opposant-député Mohamed Brahmi.

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Dans son édition de ce mercredi, "Achourouk" essaye de "faire rapprocher les points de vue entre Ghanouchi qui représente la Troïka (coalition tripartite au pouvoir) et le parti au pouvoir et Essebsi, représentant du Front de salut national".

"Le président algérien Bouteflika avait promis, a ajouté le journal le mieux tiré (en version arabe) en Tunisie, d'aider les rivaux politiques tunisiens à trouver une résolution". Et d' estimer que le chef d'Etat algérien "pourrait garantir une rencontre Ghanouchi-Essebsi à Alger qui sera synonyme de signe forts vers le consensus".

Un éventuel consensus entre pouvoir et opposition en Tunisie pourrait se jouer, selon des analystes tunisiens à l'étranger sous prétexte que "les équilibres politiques tunisiens internes ne peuvent pas trancher le conflit local", a confié à Xinhua l' analyste politique tunisien Naceur Hani.

En Tunisie, a-t-il expliqué, "il existe deux forces politique motrices : la première (Ennahdha) est réelle qui gouverne alors que la seconde (opposition) est fictive fondée sur la médiatisation"

Pour ce qui est des chances d'arracher un consensus "de dernière minute" pour sortir de l'actuelle crise, "une éventuelle pression extérieure est fortement évocable évidemment de la part de Paris et Alger, deux principaux partenaires de la Tunisie", a encore révélé M. Hani à Xinhua.

Selon lui, la rencontre Bouteflika-Ghanouchi à Alger se veut " un prolongement entre les deux leaders Ghanouchi et Essebsi à Paris à huis clos (il y quelques semaines)". Et d'ajouter que les deux pays (France et Algérie) avait toujours manifesté un rapprochement dans les positions sur la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, "ce qui n'évite point une éventuelle médiation entre les rivaux politiques de la scène politique actuelle".