Tunisie : Volonté d’imposer le style de la chaussure tunisienne orientée vers l’exportation

Afriquinfos Editeur
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Ce constat a été abordé en marge du concours euro-méditerranéen "Créatif 2012" (5 et 6 juillet à Tunis) organisé par le Centre national de cuir et de la chaussure (CNCC), en collaboration avec la Fédération nationale du cuir et de la chaussure (FNCC) en Tunisie.

Le concours "Créatif 2012", qui s'organise annuellement et dont les lauréats seront récompensés vendredi, "confirme notre approche innovation, seule garante de la création de valeur, de richesse et de pérennité", a confié au correspondant de l'Agence de presse Xinhua, le Directeur général du CNCC M. Amor Bouzaouada.

Etant une "expression artistique qui crée une cohérence entre l'époque, l' endroit, la société et l' outil utilisé, la mode ne concerne pas uniquement l' habillement, mais aussi plusieurs secteurs tels que la beauté, l' automobile, le cuir et autres", a ajouté M. Bouzaouada lors de l' ouverture d' un séminaire sur la "Mode et créativité dans le domaine de la chaussure".

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Selon lui, la suivie des tendances et des intentions saisonnières et futures permettront "d'apporter une assistance aux producteurs pour qu'ils soient à la pointe des tendances pour accéder à l' une des clés de la pérennité".

Pour survivre face à une concurrence "de plus en plus rude", où consommateur est de plus en plus exigent, "il faut disposer de stylistes maîtrisant l'art de la mode qui est devenu de nos jours une discipline à part entière dans des grandes écoles et établissements", a tenu à insister le premier responsable du CNCC.

"L' industrie du cuir et de la chaussure est, en particulier, l' une des activités liées directement aux tendances de la mode dans le monde, lesquelles émanent des décideurs dans les grandes capitales notamment européennes", a déclaré M. Younes Ben Taher, président de la FNCC.

Cependant, a-t-il ajouté, "notre patrimoine culturel et historique peut être exploité, non pas pour influencer les tendances de la mode dans le monde, dans une première étape, mais pour imposer le style de la chaussure tunisienne orientée vers l' exportation, d' autant plus que notre industrie doit, tôt ou tard, renoncer à la sous-traitance pour favoriser la fabrication de produits finis de chaussures et de maroquinerie.

Après la révolution tunisienne (janvier 2011), les professionnels tunisiens se veulent optimistes pour le devenir du secteur du cuir et de la chaussure. "La maîtrise du phénomène de la corruption et du népotisme permettra d' une façon directe au secteur de faire face, même progressivement, à la concurrence déloyale qui réside principalement dans trois facteurs: le commerce parallèle, la fripe et l' importation sauvage, a confié M. Ben Taher à Xinhua.

En Tunisie, les différentes parties intervenantes (CNCC, FNCC, ministère de l' Industrie…) veillent toujours à réduire l' impact de ces trois facteurs qui ont influencé négativement sur la situation des professionnels et en particulier les producteurs du marché local.

Ceci permettra aux professionnels du secteur, a encore indiqué M. Ben Taher, de "revenir à l' investissement et à la production avec la qualité et la quantité exigées par le consommateur tunisien".

Consciente de l' importance de la créativité et de l' innovation dans la garantie de progrès économique (compétitivité et pérennité), la FNCC "a décidé d' attribuer un prix supplémentaire, Prix Spécial Jury, afin de stimuler davantage les jeunes talents et inciter à la créativité et à l' innovation au bénéfice du secteur cuir et chaussure", a encore indiqué le chef de la FNCC.