Tunisie : Les terroristes ont pu remplir la moitié de leurs objectifs

Afriquinfos Editeur
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S'adressant aux Tunisiens dans un discours télévisé suite aux décès de plusieurs militaires dans une embuscade sur la frontière centre-ouest avec l'Algérie, M. Marzouki a mis en garde que la Tunisie court une réelle menace terroriste faisant allusion aux deux assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi outre les tentatives perpétrées de déstabiliser le pays.

Bien que plusieurs insuffisances entachent le rendement de l'actuel gouvernement, le cabinet gouvernemental en place sera toujours en mesure de réussir sa mission et trouver des résolutions à la crise politique et sociale qui secoue le pays depuis jeudi dernier, date du meurtre de Mohamed Brahmi, a commenté le chef d'Etat tunisien.

D'après ce dernier, l'élite politique du pays se trouve devant l'impérative de renouer avec le dialogue national. M. Marzouki s' est déclaré confiant que la crise actuelle permettra à son pays d'en sortir plus forte.

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La délicatesse de la situation générale en Tunisie a été clairement explicitée par le président Marzouki dans son discours. Sur le terrain cette semaine a enregistré trois incidents majeurs : assassinat de Mohamed Brahmi, exposition d'un véhicule de la garde maritime dans la banlieue nord de Tunis et finalement une embuscade ciblant l'armée faisant 8 morts outre plusieurs blessés dont 3 suite à l'explosion d'une mine terrestre.

Ajoutant à tout cela une vague de colère populaire dans la plupart des 24 provinces du pays dénonçant l'assassinat de Mohamed Brahmi et appelant à renverser le régime dirigé par les islamistes du parti Ennahdha qui comptent énormément sur la mobilisation de leurs partisans qui représentent une importance frange de la société tunisienne.

Politiquement parlant, les observateurs et commentateurs politiques ne cessent de déclencher la sonnette d'alarme mettant en garde que la sûreté nationale de la Tunisie est en danger. L' opposition vient d'annoncer la formation d'un front national de sauvetage.

Ce front, composé en premier plan du Front populaire (coalition de gauche) et l'Union pour la Tunisie (coalition de partis démocratique du centre-droit), est en réunions en continue pour déterminer la feuille de route à suivre dans la prochaine étape avec comme priorités : démission de l'actuel gouvernement et le remplacer par un autre de salut national, la dissolution (avec des réserves) de la Constituante ainsi que la création d'un comité suprême d'experts chargé de finaliser la nouvelle Constitution sur la base des résultats jusqu'à présent aboutis par les commissions constituantes.

Face à une pareille conjoncture, les observateurs commencent à parler d'un scénario semblable à celui produit en Egypte avec un renversement militaire du régime tout en admettant que la mobilisation populaire des deux côtés (opposition et pro- gouvernementaux et partisans de la légitimité des élections d' octobre 2011) sera le facteur des plus tranchants.