Tunisie : La scène politique s’apprête à un dialogue national pour retrouver le consensus

Afriquinfos Editeur
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Participeront aux travaux de ce congrès 35 partis politiques, 20 associations et organisations de la société civile, des personnalités indépendantes et un certain nombre d' experts, a révélé lundi à la presse le Secrétaire général de l' UGTT Houcine Abassi.

Le chef de la Centrale syndicale a fait savoir que les trois présidents respectivement de la République, du gouvernement et de la Constituante ont été invités par l' UGTT dans l' attente de leur réponse qui sera connue aujourd' hui.

Cette initiative cherchera essentiellement à réunir les différentes protagonistes de la scène politique tunisienne autour d' une même table et de les engager dans un dialogue qui devrait aboutir à un consensus sur le choix du régime politique (parlementaire ou présidentiel aménagé), la création d' une instance pour les élections, ainsi que la détermination des dates des élections présidentielles et législatives.

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A ce niveau, la Troïka (coalition tripartite au pouvoir conduite par Ennahdha) avait annoncé hier dimanche sa propre feuille de route pour l' actuelle étape et celle à venir en fixant la date des élections au 23 juin 2013 et celle du 2e tour des présidentielles au 7 juillet 2013. Dans l' attente de soumettre ces propositions à la Constituante.

Selon M. Abassi, l' ordre du jour du congrès comprend une allocution d' ouverture en plus des interventions des participants, qui auront droit chacun de 3 à 5 minutes pour exposer leurs visions, approches et propositions. Un rapport de synthèse sera adopté pour ainsi couronner les travaux du congrès et sera soumis à la Constituante.

Revenant sur la situation générale et les problèmes structurels de son pays (chômage, emploi, développement durable, pauvreté, déséquilibre régional…), M. Houcine Abassi a rappelé la création par le gouvernement de 25 mille emplois dans la fonction publique.

"Mais c' est le secteur privé qui a la capacité d' absorber la grande majorité des demandeurs

d'emploi. Il reste que les investisseurs d' ici et d' ailleurs sont dans l' expectative", a-t-il estimé.

L' investisseur étranger "attend voir ses pairs tunisiens bouger et reprendre leurs investissements ainsi que le rétablissement de la sécurité et le retour de la stabilité". Donc, ces investisseurs étrangers attendent, selon M. Abassi, la relance de l' investissement interne.

Pour ce qui est du chômage, le premier responsable de l' UGTT a prévenu que le taux dans les régions "est largement supérieur à la moyenne du taux national". Dans certaines régions, a-t-il poursuivi, il atteint 30 à 40%. Chez les femmes, il est même de 60% dans les régions très pauvres, "alors qu' on appelle à l' instauration de l' égalité entre hommes et femmes".

Dans les régions privilégiées, ce taux de est beaucoup moindre, toujours selon les propos de M. Abassi qui se veut conscient de la gravité des répercussions du déséquilibre de développement sur le taux de densité démographique dans les régions causant une sorte de "désertification démographique" puisque les habitants migrent vers d' autres villes où ils peuvent accéder à l' emploi dans des meilleures conditions.

Cette situation, a encore expliqué le SG de l' UGTT, "a contribué à augmenter les prix, les loyers et les problèmes sociaux ainsi que la criminalité"

A travers son initiative de mener un dialogue national autour d' un consensus politique garant d' une transition "souple", l' UGTT essayera d' exhorter les partenaires de la scène politique "à se départir de

l'amour de soi, du sectarisme et à montrer qu' ils cherchent réellement l' intérêt de la Tunisie", a affirmé M. Abassi.

Cependant, ce dernier insiste, au nom de son organisation syndicale nationale, que son initiative ne cherche pas à remplacer les pouvoirs actuellement en place, partant du fait que l' UGTT "n' a pas un pouvoir décisionnel".