Tunisie : La production du phosphate pourrait échouer à remplir les besoins de la clientèle pour août 2013

Afriquinfos Editeur
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Cette hypothèse sera encore plus véridique "au cas où le rythme de production du phosphate et sa commercialisation restent au niveau des premiers mois de l'année en cours", a déclaré lundi le directeur général-adjoint de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) Néjib Hamadi.

Sur l'ensemble des 5 premiers mois de l'année 2013, la Tunisie a produit 1,063 millon de tonnes d'où l'impossibilité de réussir les objectifs escomptés par la CPG notamment 2 millions de tonnes de phosphate commercial au titre du premier trimestre 2013, toujours selon M. Hamadi.

D'après ce dernier, la CPG ne satisfaisait depuis des mois que 50% des besoins du Groupe chimique tunisien (GCT) répartis sur ses deux usines à Sfax (centre) et à Gabès (sud-est) soit environ 18 mille tonnes par jour en raison de la chute de production. Laquelle n'a pas dépassé dans les premiers mois de 2013 une moyenne de 20% de la capacité productrice globale.

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Déjà, a averti le responsable de la CPG, "si le Groupe chimique tunisien puise dans ses réserves de phosphates pour produire des engrais chimiques (ajoutant à ceci la persistance du blocage dans l'approvisionnement du phosphate), il sera inéluctablement obligé d'arrêter ses activités pour épuisement des quantités de phosphate nécessaires".

Pire encore, la CPG se trouvait contrainte à user ses réserves stratégiques dans les différents champs du bassin minier de Gafsa (sud-ouest) pour ainsi assurer ses engagements sauf que les mouvements de protestation (sit-in, blocage de route et de circuits ferroviaires) ont conduit à l'avortement de cette tentative où environ 3,5 millions de tonnes de phosphates furent empêchées d'être acheminées.

Après la révolution du 14 janvier 2011, les activités d' extraction, de production et de transport des phosphates depuis le bassin minier de Gafsa ont été incessamment perturbées voire même paralysées entrainant de lourdes pertes financières à la CPG évaluées à 2 000 millions de dinars soit environ 1 220 millions USD.

Indépendamment de ces difficultés, la CPG a promis de toucher en 2013 la moitié de sa capacité productrice globale qui s'estime à 8 millions de tonnes de phosphate. Toutefois, produire 4 millions de tonnes cette année semble être aux yeux de certains responsables de la CPG un "objectif difficile à réaliser bien qu' il apparait possible au vu des résultats des 5 premiers mois et au phénomène perdurant de l'obstruction à la production et à la commercialisation des réserves disponibles en phosphate.