Tunisie : Le Premier ministre désigné Mahdi Jemaa à nouveau chargé de recomposer son cabinet

Afriquinfos Editeur
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Le chef du gouvernement à nouveau désigné, Mahdi Jemaa, présenterait au président Marzouki la composition de son cabinet ce dimanche même au début de la soirée, a-t-on appris de la présidence de la République tunisienne.

Après concertations, M. Marzouki a appliqué les dispositions des articles 15 et 19 de la loi portant sur l'organisation provisoire des pouvoir publics (dite petite-Constitution).

Désigné le 3 janvier 2014, M. Jemaa avait annoncé tard dans la nuit de samedi à dimanche  le report de la présentation officielle de son cabinet, dont la composition est désormais fin prête. Et ce, faute de consensus sur le nom du ministre de l'Intérieur. "Un consensus pourrait fortement s'établir prochainement quant à la composition définitive du nouveau gouvernement", a déclaré M. Jemaa s'adressant aux médias au Palais présidentiel de Carthage (banlieue nord de Tunis). "La composition du prochain gouvernement, a-t-il estimé, sera annoncée dans les prochains jours (…) le point de discorde ayant mis en attente tout le processus était le choix du ministre de l'Intérieur".

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Alors que le parti islamiste Ennahdha (majoritaire à la Constituante) apprécie le maintien du ministre de l'Intérieur sortant Lotfi Ben Jedou, l'opposition a exprimé son désapprobation là-dessus en rappelant entre autres que l'assassinat du député Mohamed Brahmi (tué le 25 juillet 2013) survenait sous Lotfi Ben Jedou. Des efforts de médiation menés par le quartette parrainant le dialogue national ont abouti à l'atténuation des tensions entre pouvoir et opposition pour ainsi arriver à la démission, le 9 janvier passé, du gouvernement d'Ali Laarayedh et son remplacement par un cabinet restreint, indépendant et apolitique.

Antérieurement ministre de l'Industrie, Mahdi Jemaa devrait prendre le pouvoir une fois la nouvelle Constitution approuvée dans son intégralité. Jeudi écoulé, l'Assemblée a avalisé cette Constitution article par article. Prévue initialement pour dimanche matin, la séance d'approbation de l'intégralité de la Constitution a été reportée afin de laisser la place au vote sur certains amendements d'articles de la loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics (petite-Constitution). Essentiellement l'article 19, faisant l'objet d'une large polémique entre islamistes majoritaires et blocs de l'opposition. Finalement, l'article 19 a été approuvé avec 111 votes favorables, 48 contres et 16 abstentions. Ainsi, le retrait de confiance du futur gouvernement requiert une majorité parlementaire de 3/5 des députés (initialement fixée à 50%+1). Par contre, et selon le même article amendé, les députés auront le droit à censurer l'un des ministres ou plus du nouveau gouvernement une fois la majorité absolue (59%+1) accomplie.