Tunisie : Une politique d’austérité de 2 à 3 ans s’impose de plus en plus

Afriquinfos Editeur
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M. Ayari a averti que son pays "pourrait ne plus arriver à une majoration des rémunérations durant l'exercice 2014". Et d'ajouter que "la situation économique pourrait devenir catastrophique vers la fin de l'année 2013 avec notamment une inflation de 6%, enregistrée pour la première fois depuis les années 1970".

Admettant que la situation économique tunisienne est arrivée à une "phase critique", le patron de la BCT a fait part de ses regrets quant à l'absence de mesures d'austérité dans le budget de l'Etat pour l'année 2013. D'après lui, le taux d'endettement de la Tunisie se situe entre 45% et 46% bien que "cette situation se veut contrôlable", a-t-il rassuré. Pour le cas tunisien, le responsable tunisien n'a pas mâché ses mots pour dire que "la création des richesses est tributaire exclusivement à l'investissement qui se veut, à son tour, dépendant de l'identification de sources de financement.

Evoquant l'appui occidental des pays arabes ayant vécu des révolutions dont la Tunisie, M. Ayari a estimé que "l'Occident a minimisé ses apports aux pays gouvernés par les islamistes avant de se trouver déçus suite aux évènements survenus en Tunisie, Egypte et Libye contradictoires avec les intérêts politiques occidentaux".

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Contrairement à leurs attentes, a-t-il dit, les occidentaux ont prévu le retour au pouvoir d'un "Islam modéré" ou encore d'un " Islam démocratique" d'autant plus que l'éviction des dictatures dans certains pays "a donné naissance à un Islam extrémiste et à une menace terroriste inattendue du côté des administrations occidentales".

Premier responsable des équilibres financiers et monétaires de son pays, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie n'a pas caché ses sérieuses craintes quant à la délicatesse du constat économique du pays. "Les problèmes économiques de la Tunisie peuvent ?e résumer dans la dépréciation de sa monnaie officielle (dinar tunisien) qui a perdu depuis la révolution du 14 janvier 2011 entre 10 et 15% de sa valeur par rapport principalement au dollar américain et à l'euro", a commenté M. Ayari qui explique ce fléau par la chute des exportations et de la production en plus de la crise affectant la zone Euro.

"Nous arrivons au bout du chemin et toutes les parties aspirent franchir l'ultime phase de la transition et toucher la stabilité à moins que la suprématie de l'intérêt suprême de l'Etat semble être encore défaillante", a encore attesté le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari.