Tunisie : 30 pays concernés par la restitution des avoirs spoliés par le clan Ben Ali

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Pour ce qui est du continent européen, il s'agit entre autre de la France, la Suisse, l'Italie, le Luxembourg et l'Allemagne. Au monde arabe, des avoirs ont été détectés au Maroc, aux Emirats Arabes Unis et en Egypte tandis qu'en Afrique, un compte bancaire a été identifié en République démocratique du Congo, a confirmé lundi au correspondant de l'Agence de presse Xinhua M. Fayçal Ajina, magistrat chargé de mission au cabinet du ministre tunisien de la Justice.

"Bien qu'une liste a été arrêtée en la matière, on ne peut pas cerner officiellement la valeur des avoirs et biens spoliés et détournés à l'étranger par l'ancien régime de Ben Ali d'autant plus que la Tunisie a réussi un record mondial sans pareil dans le domaine de la restitution des avoirs spoliés puisque cette question demandait 12 voire même 20 ans avant de se concrétiser en réalité".

La dernière restitution en date concerne un yacht débarqué lundi à Tunis en provenance de l'île italien de Lampedusa appartenant à Kais Ben Ali (l'un des proches du président déchu Ben Ali). La valeur de ce yacht est évaluée entre 400 et 500 mille dinars (entre 250 et 312 mille USD).

- Advertisement -

Quelques jours auparavant, la Tunisie a récupéré un chèque de 28,8 millions USD remis jeudi dernier au président tunisien Moncef Marzouki au palais de Carthage (banlieue nord de Tunis). Ce montant a été gelé au Liban sur un compte appartenant à Leila Ben Ali épouse de l'ancien président tunisien déchu.

Un deuxième yacht appartenant à Belhassen Trabelsi (frère de Leila Ben Ali) serait restitué prochainement de l'Espagne et dont la valeur avoisine 3 milliards USD.

Parmi les principales entraves empêchant l'accélération et la fluidité du processus de récupération des avoirs tunisiens spoliés figurent la lenteur et la complication des procédures, la multitude des recours auprès des tribunaux à l'étranger "mais surtout le nombre limité de partenariats bilatéraux entre la Tunisie et des pays dans le cadre de la convention de lutte contre la corruption et celle contre le crime organisé", a encore déclaré à Xinhua M. Ajina.

Localement, la même source a précisé que les composantes de la société civile ainsi que les médias tunisiens devront jouer un rôle plus important dans la contribution aux efforts des autorités locales avec l'appui des organisations internationales compétentes afin de "véhiculer une image objective et rassurante quant à la capacité de la justice tunisienne à traiter les dossiers liés à la récupération des avoirs et biens spoliés. De la sorte, a-t-il poursuivi, les autorités des pays concernés par la restitution seront rassurés avant de faciliter et accélérer le processus".