Tunisie : Ouverture des travaux du Congrès national pour le dialogue

Afriquinfos Editeur
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Intervenant à l'ouverture des travaux du Congrès national pour le dialogue en Tunisie au Palais des congrès de Tunis, M. Moussa a indiqué que "le dialogue est désormais indispensable à la lumière de la situation difficile que vit le pays sur les plans politique, sécuritaire et social".

Selon lui, l'initiative de mener ce dialogue national "ne doit pas se résumer dans l'élaboration d'une feuille de route électorale". Il s'agit, a-t-il insisté, de mettre à l'examen des dossiers urgents comme la conception d'un nouveau modèle économique et la lutte contre le chômage.

Il y aura également question de mettre un terme à la violence, instaurer une institution sécuritaire républicaine, préserver les libertés dans la réglementation comme dans la pratique et s'engager à rédiger une nouvelle Constitution forte d'un aspect universel.

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Proposé par l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT), ce dialogue national "revêt une importance majeure, d'autant plus qu'elle a été appréciée par le gouvernement depuis son lancement, tout en appelant tous les intervenants à soutenir cette initiative", selon le Premier ministre tunisien M. Hamadi Jebali.

Lors de son intervention, le Chef du gouvernement a tenu à préciser que "voilà une année après la tenue des premières élections transparentes dans l'histoire du pays, que l'étape actuelle dicte la rédaction d'une Constitution qui réunit tous les Tunisiens et édifiera un Etat démocratique et civil fondé sur les libertés et la passation pacifique du pouvoir".

La délicatesse de l'actuelle conjoncture, a poursuivi M. Jebali, "exige l'identification des priorités partant de la rédaction de la Constitution jusqu'à la fixation de la date des prochaines élections, le régime politique, le code électoral ainsi que la composition des instances indépendantes pour les élections, la magistrature et les médias (..)".

Les congressistes devront examiner et débattre, lors de leurs travaux, une séries de propositions émanant des différents partenaires politiques tunisiens essentiellement la Troïka (coalition tripartite au pouvoir) qui avait déposé sa propre feuille de route pour la prochaine étape.

La Troïka a annoncé à la veille de ce congrès que les prochaines élections présidentielles et législatives auraient lieu le 23 juin 2013. Quant au deuxième tour des présidentielles, il est prévu pour le 7 juillet 2013, d'après un communiqué de la Troïka.

Pour le régime politique de la Tunisie qui devrait être décidé conjointement avec la rédaction de la Constitution, un consensus semble s'être établi sur la scène politique tunisienne, puisque le mouvement islamiste Ennahdha (majoritaire au pouvoir) a redressé sa position en faveur d'un régime présidentiel aménagé (régime semi-présidentiel). Ennahdha a défendu auparavant le régime parlementaire.

Selon le Premier ministre tunisien, les résultats des travaux du congrès national pour le dialogue devrait être soumis devant l'Assemblée constituante pour en débattre lors d'une séance plénière. Ce qui est de nature à accélérer les travaux de la Constituante et laisser la voie aux préparatifs pour l'organisation des prochaines élections.

Sur le plan économique, cette initiative de dialogue national "devra être axé sur le consensus qui demeure l'unique voie pour dépasser tous conflits et la principale attente des hommes d'affaires tunisiens", a estimé la présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'Artisanat (UTICA) Mme Wided Bouchamaoui.

Aujourd'hui, a-t-elle insisté lors de l'ouverture du congrès, "il est primordial d'opter pour une vision claire, œuvrer à rédiger une nouvelle Constitution convenable, concrétiser la démocratie et instaurer un agenda spécifique aux prochaines échéances". Selon la présidente de l'UTICA, ceci rassurera à la fois les investisseurs tunisiens et étrangers qui croient davantage dans la relance économique de la Tunisie.

Les différentes interventions des congressistes, responsables et experts lors des assistes du congrès national pour la dialogue en Tunisie ont oscillé autour de l'importance de mettre l'intérêt général du pays au-dessus de tous intérêt personnel, notamment sur le plan socio-économique qui invite tous les intervenants à investir dans la diversité intellectuelle des Tunisiens pour construire une Tunisie nouvelle "forte de son identité arabe et islamique mais également de son ouverture sur des expériences réussies de l'Occident comme de l'Orient", comme l'a résumé la première responsable de l'UTICA Mme Bouchamaoui.