Tunisie : Fin de mission de l’Instance des élections dans l’attente d’un nouveau projet pour les prochaines échancres (SYNTHESE)

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Les membres de l'ISIE, conduits par son président Kamel Jendoubi ont organisé à cette occasion une cérémonie à Tunis marquée par la présence de plusieurs dirigeants dont les trois présidents (République, gouvernement et Constituante), ainsi que des membres du gouvernement sortant et à leur tête l'ex-Premier ministre Beji Caïd Essebsi.

Les différents intervenants lors de cette cérémonie ont fortement plaidé pour la création d'une instance permanente qui sera chargée de l'organisation des prochaines échéances électorales en Tunisie.

Il s'agit principalement des prochaines élections présidentielles, prévues (selon le gouvernement) pour le mois de mars 2013 après avoir finaliser la rédaction de la nouvelle Constitution (estimée au plus tard le 23 octobre 2012).

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Certains critères devraient être satisfaits dans la nouvelle instance, essentiellement la crédibilité, l'indépendante et la neutralité dans le but d'"éviter la politique des quotas" pouvant entraver le processus démocratique en Tunisie, d'après la majorité des intervenants lors de cette cérémonie.

La proposition avancée par l'actuel gouvernement concernant un projet d'une nouvelle instance pour les prochaines échéances électorales s'inscrit dans le cadre du "quota" et "pourrait mener à l'échec du prochain processus électoral", a déclaré M. Sami Ben Slama, membre de l'ISIE, lors d'un débat télévisé sur la chaine nationale tunisienne.

Le nouveau projet de cette instance, a-t-il prévenu, "serait de nature à minimiser le rôle de l'instance centrale des instances régionales" pour focaliser le processus électoral autour de trois axes à savoir un président, un directeur exécutif et une administration qui "exécute les consignes".

La Tunisie "a besoin d'instances indépendantes qui organisent la compétition politique et qui soient, de par leur neutralité et intégrité, le garant de la transition démocratique", a déclaré le président tunisien Moncef Marzouki.

Selon lui, "il est impératif de garantir l'indépendance de cette nouvelle instance du pouvoir exécutif" et il serait " intolérable de revenir aux anciennes méthodes où le gouvernement serait juge et partie supervisant lui-même les échéances électorales". Du côté du gouvernement, le Premier ministre Hamadi Jebali a affirmé que le texte d'une "haute instance permanente indépendante pour les élections" sera prochainement soumis à la Constituante et à l'ensemble des acteurs politiques afin de " parvenir à un consensus national autour de cette question" et à faire de cette structure une "instance constitutionnelle".

Pour sa part, le président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar a ajouté le professionnalisme à la liste des critères devant caractériser la nouvelle instance permanente pour les échéances électorales en Tunisie.

Il est nécessaire, a-t-il insisté, de "mettre en place une instance électorale indépendante, neutre et professionnelle qui soit loin de tous courants politiques ou tendances sociales".

La cérémonie relative à la fin de mission de l'ISIE a été l' occasion de s'arrêter sur de l'actuel état des lieux du paysage politique en Tunisie, où le gouvernement se trouve face à plusieurs défis.

Le chef du gouvernement tunisien a dénoncé, dans ce sens, "les surenchères qui émergent de toute part" tout en accusant "des groupes"–sans pour autant les identifier–d'"usupateurs des aspirations des Tunisiens pour la liberté et la justice" et qui " cherchent à imposer des modèles de sociétés étrangères" au patrimoine tunisien de modération et tolérance.