Tunisie : L’Assemblée Constituante suspendue pour 15 jours supplémentaires

Afriquinfos Editeur
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S'adressant aux Tunisiens lors d'un discours transmis sur la télévision centrale tunisienne, M. Ben Jaafar a fait part de son respect quant à la position des députés ayant décidé de se retirer provisoirement de l'Assemblée constituante tout comme celle des députés non dissidents.

M. Ben Jaafar avait décidé le 6 août dernier de suspendre toutes les activités de l'Assemblée Constituante pour ainsi donner la voie aux protagonistes politiques (essentiellement coalition tripartite au pouvoir et opposition) de parvenir à un compromis afin de sortir de la crise politique déclenchée le 25 juillet dernier avec l'assassinat de l'opposant-député Mohamed Brahmi.

D'après le président de l'Assemblée Constituante, le fait de trouver opposition et gouvernement autour de la même table prouve que les deux parties affichent une aptitude à servir l'intérêt de la Tunisie.

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Tous ceux qui pensaient que la suspension des travaux de l'Assemblée Constituante outre l'engagement d'un dialogue national fait perdre à la Tunisie beaucoup de temps sont appelés à "ne pas perdre la mémoire", a accentué M. Ben Jaafar qui a appelé les députés retirés à reprendre leurs activités à l'Assemblée dans les plus brefs délais.

La décision de suspendre les activités de l'Assemblée Constituante pour 15 jours supplémentaires survient dans une conjoncture considérée comme étant la plus difficile en Tunisie sur les plans politique et socioéconomique, suite à l'assassinat par balles de l'opposant-député Mohamed Brahmi, le 25 juillet dernier.

Le gouvernement, dirigé par le parti islamiste Ennahdha se veut en pleines négociations avec l'opposition via une médiation menée par la centrale syndicale, l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT) qui propose entre autres la démission du gouvernement actuel et le remplacer par un cabinet restreint de technocrates tout en préservant l'Assemblée Constituante avec la fixation d'un agenda constituant bien déterminé (Constitution, code des élections et instance électorale).

Du côté gouvernemental, la Troïka (coalition tripartite conduite par Ennahdha) a pour sa part proposé d'entamer immédiatement un dialogue national pour sortir de la crise tout en fixant la date du 29 septembre courant comme date de démission de l'actuel cabinet du Premier ministre Ali Laarayedh. Une proposition catégoriquement rejetée par l'opposition qui exige impérativement une démission immédiate du cabinet précédant le dialogue national.