Aujourd’hui 13 août, c’est la journée nationale de la femme après le 8 mars qui est la journée mondiale. Et c’est également le 57e anniversaire du Code du statut personnel qui avait été promulgué le 13 août 1956 par Habib Bourguiba.
Le Code révolutionnaire du 13 août 1956
Ce Code en faveur des femmes était révolutionnaire pour l’époque et pour un pays du monde arabe car il signifiait pour la première fois que la Charia ne dicte pas seule la loi et les règles de vie d’une société.
Il a mis en place une série de lois progressistes qui ont bouleversé la condition de la femme en Tunisie comme l’abolissement de la polygamie, la possibilité de divorcer, l’exigence d’un consentement mutuel des époux pour le mariage, la possibilité d’ouvrir un compte bancaire et de créer une entreprise sans l’autorisation d’un parent ou d’un époux, ou encore l’attribution d’un droit de tutelle sur les enfants mineurs au décès du père.
Mais l’égalité des sexes reste un idéal et la condition de la femme reste une polémique quand il s’agit de réviser la loi comme en 2012 la commission des droits et libertés au sein de l’Assemblée nationale avait voté un principe de complémentarité entre homme et femme.
La condition féminine, une revendication politique
La condition féminine demeure donc au centre des préoccupations politiques et d’ailleurs le syndicat UGTT (avec le collectif Hrayer Tounes) qui a prévu de manifester aujourd’hui va tenter de rallier les femmes à sa cause pour soutenir le « sit-in du départ ».
« Ce sera une manifestation historique étant donné les circonstances difficiles que le pays traverse : les assassinats politiques, le terrorisme et les tentatives de faire reculer les droits des femmes », explique Najoua Makhlouf une responsable de l’UGTT et organisatrice du rassemblement.
Il est évident qu’en ce jour de la femme, les femmes profiteront de cette journée de revendications politiques pour faire entendre leur voix : « Ce ne sera pas une fête mais une marche contre le terrorisme et les tentatives d’Ennahdha de s’en prendre aux acquis des femmes. Il y a une volonté politique dans ce but », clame Amel Radhouani membre de l’association Femmes Libres.
A l’occasion de cette journée aura aussi lieu des activités culturelles à la bibliothèque de Tunis avec la participation de plusieurs grandes organisations telle que ONU Femmes.
Des femmes qui méritent d’être connues
Par ailleurs, certaines femmes tunisiennes devenues puissantes participent au changement du regard sur la condition féminine telles que Wided Bouchamaoui, présidente de l'UTICA et meilleure femme d'affaires dans le monde arabe en 2013, Hayet Omri lauréate des Olympiades des jeunes inventeurs, Héla Cheikhrouhou nommée à la tête du Fonds vert pour le climat, mais aussi Maherzia Laâbidi vice-présidente de l'Assemblée constituante, Maya Jribi secrétaire générale du parti Al Jomhouri, Imen Bahroun, PDG de la télévision nationale, ou encore Radhia Nasraoui, présidente de l'Organisation tunisienne de lutte contre la torture.
Afriquinfos