Tunisie : Etat des lieux de l’emploi en chiffres

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D'après l'Institut national de la Statistique (INS), la Tunisie compte 221 mille chômeurs parmi les diplômés, l'équivalent de l'ordre de 2,34% du total des Sans-emploi (709 mille).

Durant l'année 2011, le nombre des chômeurs a atteint 738 mille dont 242 mille diplômés et 75 mille ayant un diplôme spécialisé et le reste parmi les sans spécialité. D'après le quotidien "Achourouk" (Lever de soleil), "une grande partie de ces chômeurs refusaient de travailler en se limitant aux primes et aides sociales accordés par l'Etat".

Pour faire face à ce phénomène, l'actuel gouvernement tunisien a fait de l'employabilité l'une des priorités de son programme d'action pour 2012 à travers un ensemble de mesures urgentes partant de la création de 75 mille emplois et l'élargissement de la plateforme des bénéficiaires des programmes d'emploi pour atteindre environ 100 mille personnes.

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Selon les prévisions du gouvernement tunisien en matière d'emploi pour 2012, les secteurs concernés seront l'agriculture et la pêche (5 700 postes), les industries manufacturières (10 600 postes), la construction (11 400 postes), les mines et l'énergie (700 postes), le commerce (5 200 postes), le tourisme (7 000 postes), le transport (7 400 postes), les services divers (14 000 postes) et l'administration (13 000 postes).

D'un autre côté, la Tunisie a enregistré, durant la période 2011-2012, le passage de plus de 500 mille travailleurs étrangers issus en grande partie de la Libye, mais actuellement le nombre de ses travailleurs a été réduit à 100 mille seulement qui "ont préféré de rester en Tunisie dans l'attente de saisir leurs chances de passer en Europe", toujours selon un bilan publié par le quotidien "Achourouk".

A vrai dire, ces travailleurs étrangers ont contribué dans la complication de la situation de l'emploi en Tunisie puisque bon nombre d'entre-deux a réussi à trouver un travail dans des secteurs comme l'agriculture, la pêche, les centres d'appel, le tourisme et la construction.

Ce constat a été appuyé par le refus d'une majorité des Tunisiens de travailler dans plusieurs secteurs particulièrement l'agriculture qui nécessite 500 mille travailleurs d'une façon saisonnière et 100 mille autre de façon régulière chaque année, mais "ce secteur n'emploie actuellement que 16% de la main d'œuvre active en Tunisie", toujours selon la même source.

Du côté syndicale, l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT) a critiqué les promesses avancées par certains partis politiques tunisiens concernant l'employabilité tout en jugeant d'insuffisant la capacité de créer seulement 25 mille emplois dans la fonction publique.

Le "mystère" qui a caractérisé le programme du gouvernement dans son volet relatif à l'emploi à créer une certaine "déception" dans les rangs des Sans-emploi en Tunisie, a déclaré au quotidien "Achourouk", M. Sami Tahri, membre du bureau exécutif de l'UGTT.

Parmi les propositions de l'UGTT dans ce cadre figure la concrétisation du droit au travail dans la nouvelle Constitution tunisienne ainsi que l'engagement des dirigeants dans une approche de dialogue et d'écoute vis-à-vis des demandeurs d'emploi et des parties concernées afin d'aboutir à des "solutions urgentes" en la matière.

Pour résoudre le problème de l'emploi, le gouvernement tunisien semble être conscient de l'importance de faire recourir aux pays de voisinage essentiellement la Libye qui vient d'exprimer sa capacité d'absorber un nombre important des travailleurs tunisiens dans plusieurs domaines.

Cette volonté s'est récemment manifestée à travers un appel lancé par le Premier ministre libyen M. Abderrahim El-Kib, lors de sa visite en Tunisie à la tête d'une haute délégation, à la main d'œuvre et hommes d'affaires tunisiens à se rendre en Libye.

Un mémorandum d'entente a été également signé entre les deux pays portant sur l'éventualité de créer une zone de libre-échange à Ben Guerdane (frontière tuniso-libyenne) sur une superficie de 150 hectares, avec une enveloppe avoisinant 300 millions de dinars (un dinar équivalent à 0.63 dollar).

D'un autre côté, le ministre tunisien de l'Emploi M. Abdelwahab Maatar avait déclaré lors d'une conférence de presse, que son homologue libyen M. Mustapha Al-Rahbani vient de proposer 3 000 postes de travail pour les Tunisiens dans plusieurs secteurs privés, sachant que les besoins de la Libye dans le secteur privé sont estimés à pas moins de 5 000 cadres et techniciens.