La Tunisie célèbre le 56e anniversaire de son indépendance

Afriquinfos Editeur
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Le 20 mars 1956, la Tunisie devint un Etat indépendant et souverain où les Tunisiens avaient fortement résisté au protectorat français qui datait depuis 1881. Trois jours après l'indépendance, la première Assemblée constituante de l'histoire tunisienne a été élue sous la présidence du leader Habib Bourguiba qui fut nommé Premier ministre avant de prendre les rênes du pouvoir.

La confrontation entre les Tunisiens et les forces françaises n'est pas terminée même après l'indépendance du pays puisque la base navale de Bizerte (extrême-nord tunisien) resta sous le contrôle des Français? Ce qui a déclenché ce que les historiens appellent "la crise de Bizerte".

Face à la revendication de la Tunisie appelant à la rétrocession de la base navale de Bizerte, les forces françaises ont réagi violemment, causant des milliers de morts parmi les civils avant de céder finalement cette base stratégique pour les Tunisiens le 15 octobre 1963.

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Depuis 1987, les Tunisiens avaient vécu sous le régime du président déchu Ben Ali qui a fui le pays le 14 janvier 2012 après une violence crise sociale et politique déclenchée essentiellement par l'immolation par le feu d'un jeune commerçant et couronné par le limogeage de tout un régime jugé par les Tunisiens d'autoritaire, dictatorial et corrompu.

Le 23 octobre 2011, les Tunisiens ont traduit pour la première fois leur volonté dans les urnes pour élire leurs représentants dans l'Assemblée constituante (formée de 217 députés), la deuxième après celle de l'après-indépendance. Les principales missions: rédiger une nouvelle Constitution, former un gouvernement d'union nationale et gérer les affaires courantes de l'Etat dans l'attente des élections présidentielle et législatives.

Une fois formé et opérationnel, le gouvernement tunisien actuel (composé à la base d'une coalition tripartite des partis majoritaires à la Constituante) s'est trouvé face à plusieurs défis dont le chômage, le développement régional, la relance économique et la promotion de l'investissement.

D'après les experts et professionnels, la Tunisie a connu en 2011 l'année la plus difficile de son histoire à la lumière des év2nements qui ont accompagné la révolution paralysant la vie économique et semant un certain doute quant à la capacité de sortir de la crise en plus des mouvements sociaux de protestation incessants.

Ainsi, la Tunisie a enregistré en 2011 un taux de croissance négatif (-1,8%), un déficit budgétaire (6,5%), une relative stagnation de l'activité touristique, un taux d'endettement (47%) outre un mécontentement populaire concernant la situation sociale, le pouvoir d'achat ainsi que l'emploi où le nombre des chômeurs a dépassé en Tunisie selon les estimations officielles les 800 mille soit près de 18,3% de la population active.

Pour faire face à cette conjoncture délicate, l'actuel gouvernement a essayé de rassurer son peuple à travers certaines mesures urgentes d'ordres social (aides aux nécessiteux et victimes de la révolution…), économique (incitation à l'investissement et mesures préférentielles…) et financier (amendements, loi de finances complémentaire…).

"Pour relever les défis économiques et sociaux, le pays a besoin de cet esprit d'abnégation qui a permis aux Tunisiens de réaliser l'indépendance et la révolution de la liberté et de la dignité", a souligné le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali, à l'occasion du 56e anniversaire de l'indépendance.

Le gouvernement actuel, selon M. Jebali, "a déployé des efforts pour réaliser les revendications sociales et économiques" et la loi de finances complémentaire, prochainement publiée au peuple, "sera le reflet des attentes de la Tunisie nouvelle en donnant la priorité au compter sur soi plus que le recours à la dette extérieure".

Malgré la situation difficile et les multiples défis sur plusieurs plans, l'actuel gouvernement tunisien tente encore à trouver des solutions rapides et efficaces pour cerner les craintes du peuple à travers notamment des amendements fiscales dans la loi de finances, le pari sur des secteurs vitaux comme l'industrie manufacturière, le renforcement du développement régional (grand projets, zone industrielles…) outre la promotion de la destination Tunisie.

Les prévisions de l'année 2012 tablent sur un taux de croissance globale de 3,5%, une croissance touristique de 3%, une croissance agricole de 2,9%, une hausse de la croissance des exportations de 5,8% et des importations de 5,3%, un taux d'inflation limité à 3,8%, ainsi qu'une évolution de l'investissement de 12,8% ce qui mènera à renforcer le taux d'investissement global pour représenter 22,7% du PIB tunisien.