La Tunisie appelle les pays amis à mieux s’impliquer dans la restitution des avoirs spoliés et déplacés

Afriquinfos Editeur
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Ce message a été adressé vendredi matin par le ministre tunisien de la Justice Noureddine Bhiri ainsi que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Chedly Ayari à l'ouverture de ce colloque international fortement couvert par les médias tunisiens et étrangers, a constaté le correspondant de l'agence de presse Xinhua.

La lutte contre la corruption et la fréquence des efforts pour récupérer les avoirs mal acquis placés à l'étranger demeure une épreuve voir un "baromètre" qui mesure le degré d'implication de la société civile tunisienne, des médias, du gouvernement et des pays "amis de la Tunisie" dans le processus anti-corruption, selon le ministre de la Justice M. Bhiri, qui a annoncé le lancement d'une procédure judiciaire en la matière dans environ 40 pays à travers le monde.

"La récupération des fonds détournés et spoliés à l'étranger est la responsabilité non seulement du gouvernement mais également des partis politiques, de toutes les régions du pays, de la société civile puisque dans le cas contraire, le doute encerclera la révolution tunisienne et les acquis qui en ont été découlés".

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Donnant le coup d'envoi des assistes de ce colloque international, le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a révélé dans son discours que "les autorités tunisiennes ont rencontré des défis majeurs sur la voie de récupérer les fonds déplacés à l'étranger" notamment les difficultés de poursuivre la trajectoire de ces avoirs et leur transfert, outre l'existence à l'étranger de "certaine couverture" au niveau des bénéficiaires et des origines illégales de ces fonds.

Selon le chef du gouvernement tunisien, les avoirs spoliés et déplacés à l'étranger a fortement empêché le processus de développement en Tunisie, aggravé la disparité sociale et régionale du pays, la propagation de la pauvreté et la montée de la violence résultant d'un sentiment de marginalisation et d'exclusion.

Evoquant les dispositions de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la corruption (décembre 2003), M. Hamadi Jebali a regretté n'avoir bénéficié d'une coopération plus fructueuse à cause de la position d'une majorité de pays ayant insisté à "traiter les demandes de coopération suivant leur propre règlement national, ce qui a réduit le plafond de satisfaction de ces demandes", pour reproduire ses expressions.

Bien que les autorités tunisiennes réalisent de plus en plus des pas partiellement avancés sur la voie de récupérer ses avoirs et biens spoliés et déplacés à l'étranger (processus judiciaire en premier lieu), ce dossier se trouve encore à "mi-chemin" au vu de la multiplicité des recours à l'appel et à la cassation par ceux impliqués à l'étranger, le manque d'informations nécessaires en la matière, la lenteur des procédures "d'autant plus que plusieurs pays amis et frères de la Tunisie ne prennent pas encore les dossiers tunisiens liés à la corruption pour des priorités", comme l'a avoué le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Chedly Ayari.