Trop de désordre à la tête des sélections africaines

Afriquinfos Editeur
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L’inorganisation et la précipitation demeurent les grands maux qui minent le monde de la gestion du football africain. Après le feuilleton Pierre Lechantre au Sénégal suite au limogeage polémique d’Amara Traore, le Mali qui s’est séparé de façon peu amicale d’Alain Giresse, c’est au tour de la Côte d’Ivoire d’embrayer sur la cacophonie qui compromet l’avenir des sélections africaines, en enrôlant contre toute attente Sabri Lamouchi. Ce dernier succède à un entraîneur local qui n’a commis que la faute de perdre une finale de Can aux tirs au but, sans encaisser le moindre but dans la compétition.

Ces remue-ménage répétés viendraient d’une nation en devenir du football continental qu’ils laisseraient indifférents beaucoup d’Africains. Mais, de plus en plus, des cadors du ballon rond africain font des gorges chaudes ; comme les sélections précitées. Le tableau peint ci-dessus se noircit davantage quand on rappelle les récents différends entre les joueurs expatriés de la Rdc et leurs dirigeants d’une part et l’interminable feuilleton Eto’o-Fecafoot (Fédération camerounaise) d’autre part. Dans le même registre, on peut aussi citer la bouderie que continue d’afficher Emmanuel Adebayor, capitaine et star des Eperviers, à l’égard de son pays pour protester contre la gabegie qui caractérise la préparation des matches internationaux par la Ftf (Fédération togolaise de football).

Le football africain est sans conteste malade de ses acteurs de premier plan. La configuration, la composition et l’organisation de ses actuelles structures dirigeantes, surtout en Afrique sub-saharienne, renvoient un peu plus chaque jour aux calendes grecques la perspective pour une sélection du continent noir de mettre la main sur la Coupe du monde. A l’approche ou à la fin des grandes compétitions internationales, beaucoup d’acteurs de cette discipline viennent souvent à résipiscence ; mais les habitudes gauches ont vite fait de revenir à la charge quelques mois après. Des inconduites résumables dans les mots « indiscipline et amateurisme » ; aussi bien dans les rangs des joueurs que dans ceux des dirigeants. Indirectement, ce sont des générations de joueurs virtuoses que ces inconduites en matière de gestion sportive sont en train de mettre sous l’éteignoir, car le désordre et l’impréparation ambiante n’ont jamais balisé la voie au rayonnement des équipes nationales à l’échelle internationale.

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Plus que jamais, comme le clamait le regretté Jules François Bocandé, il est grand temps que d’ex professionnels et stars du ballon rond en Afrique reconvertis en gestionnaires administratifs prennent les rênes des fédérations africaines pour tempérer la constante absence de vision et d’ambition qui caractérise ces structures sur le continent noir. Les Laurent Pokou, Roger Milla, Sunday Oliseh, Salif Keita, Kodjovi Mawuena, etc. doivent sortir de leur mutisme et inaction envers les attitudes qui compromettent l’avenir du foot africain, s’ils continuent d’aimer la discipline qui les a rendus célèbres dans le monde.

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