Togo/Faure Gnassingbé exclut toute possibilité de réformer la Constitution

Afriquinfos Editeur
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Pas de réformes avant l’élection de 2015, voilà ce qu’on comprendre à l’issue de l’intervention du chef de l’Etat lors d’une visite au Ghana. À la suite de sa rencontre avec le président ghanéen John Mahama, Faure Gnassingbé a répondu aux questions de la presse. Et il a indiqué, concernant son pays, que « la Constitution en vigueur sera rigoureusement respectée ».

« Naturellement, l’opposition, les partis politiques peuvent avoir une opinion sur telle ou telle chose, mais je crois que ce vers quoi nous devons tous tendre, c’est la stabilité et surtout le respect des dispositions constitutionnelles », a-t-il déclaré.

Concernant son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2015, Faure Gnassingbé a déclaré qu'il voulait « réserver la primeur » de la nouvelle à ses compatriotes si son parti lui faisait confiance. De son côté, l'Opposition réunie au sein du CAP 2015 demande que le texte soit revu, l’opposition, réunie au sein de la Cap 2015, demande que le texte fondamental soit retouché, ainsi que le mode de scrutin.
Cette intervention du chef de l’Etat suscite des réactions de sa part. L’opposition se dit  choquée par la façon dont le chef de l’Etat se présente comme le défenseur du texte fondateur.

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 « Cette Constitution dont il se prévaut n’est pas celle pour laquelle le peuple a voté à plus de 99% en 1992 » a déclaré à RFI l'opposante Brigitte Adjamagbo, la secrétaire générale de la CDPA (la Convention démocratique des peuples africains) «  Ce que la Constitution prévoyait dans son article 59, c’était que plus aucun Togolais ne soit en mesure de diriger le Togo pendant plus de dix ans. Cette disposition a été purement et simplement supprimée de la Constitution en 2002 sans qu’il n’y ait de discussion au sein de la classe politique, et sans même qu’il n’y ait eu un referendum. »
 
Pour l’opposante, « c’est trop facile, après avoir bafoué, tripatouillé cette Constitution, d’en demander le strict respect. »

Éric Dupuy, porte-parole de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), principal parti d'opposition togolais va dans le même sens. Pour lui, « il est dans sa logique de s'éterniser au pouvoir comme son père, mais nous ne sommes pas dans une monarchie. C'est le bras de fer engagé, nous n'allons pas baisser les bras », a-t-il promis. "Nous allons maintenir la pression sur le régime à travers les manifestations de rues. Nous appellerons toute la population togolaise à se mobiliser, afin d'obtenir ces réformes avant les élections", a ajouté M. Dupuy.

Les réformes voulues par l'opposition ont déjà été rejetées une fois par le Parlement, où le parti au pouvoir détient la majorité.

Le nombre de mandats du président n’est à l’heure actuelle pas limité par la Constitution togolaise, ce qui peut permettre à Faure Gnassingbé de briguer un troisième quinquennat en 2015. Après avoir rencontré samedi 22 novembre 2014 Faure Gnassingbé, le chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre a déclaré que la présidentielle de 2015 n’aurait « aucun sens sans ces réformes. »

Pour réclamer ces réformes politiques avant la présidentielle, seize organisations de défense des droits de l'homme lancent une marche, demain vendredi après celle organisée par l’opposition vendredi dernier où les manifestations ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes.

P. Amah