Le Togo veut des Pme-Pmi performantes pour sa croissance

Afriquinfos Editeur
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Quels types de Pme-Pmi faut-il au Togo pour lui permettre de garder le cap d’une croissance durable en Afrique de l’ouest ?

La raison d'être d'une Pme-Pmi, c'est surtout sa flexibilité et son adaptabilité à toutes les situations. Il faut donc tout mettre en œuvre pour arriver à avoir des Pme fortes, bien accompagnées au niveau financement et garanties, afin de jouer le rôle intermédiaire important qui est le leur entre la population client et les grandes entreprises. En outre, il faut nécessairement que les Pme puissent être intégrées dans un système de sous-traitance générale avec le monde industriel pour assurer une croissance permanente.

Avant le projet de la Banque mondiale (Projet d’appui au développement du secteur privé) financé à hauteur de 13 millions d’euros (près de 6,5 milliards de fcfa)et destiné à restructurer une partie de l’économie togolaise, quel était le profil des Pme-Pmi du Togo ?

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(…) Il faut reconnaître que la Pme togolaise a beaucoup souffert. L'une des grandes actions menées avant ce Projet a été de faire adopter la Charte des Pme pour d'abord les définir et permettre de mettre progressivement en place une nouvelle Politique d'appui aux Pme. Il faut aussi relever la création de la structure de promotion et de garantie des financements, l'ANPGF (Agence nationale de promotion et de garantie de financement des Pme/Pmi), qui apporte un appui non négligeable aux Pme togolaises. Des efforts sont faits pour donner un nouveau visage à la Pme togolaise et ces efforts doivent être soutenus et pérennisés.

En quoi ce profil empêchait-il véritablement les Pme-Pmi du Togo d’apporter une plus-value à l’économie togolaise ?

Une entreprise qui vit dans un environnement non porteur et difficile, et qui plus est une Pme, est vouée à la mort. Il est clair que si la Pme vit dans un même régime fiscal que la grande entreprise, elle ne saurait vraiment se développer aisément. Cela a beaucoup impacté sur le développement de la Pme togolaise.Actuellement, la mise en place du Comité de mise en œuvre de la Charte des Pme va progressivement changer la donne.

Beaucoup d'experts locaux sur la finance pointent aussi des problèmes de gouvernance économique (management et gestion/tenue de la comptabilité) pour expliquer la mauvaise santé de la plupart de ces entreprises togolaises, jusqu'à un passé récent. Partagez-vous ce constat?

Ces éléments sont les fondamentaux même de toute Pme où qu'elle soit. Donc, le relever n'est pas une trouvaille. C'est pourquoi je mets plus l'accent sur tout ce qui est en train d'être fait pour faciliter le développement de la Pme togolaise. Le PADSP (Projet d’appui au développement du secteur privé) est aussi une solution pour donner plus de vigueur à ce secteur au Togo. Il reste à mener une grande réforme au niveau de la fiscalité des Pme afin de les conforter. Enfin, le renforcement en moyens financiers de l'ANPGF devra donner une autre dimension aux questions de promotion, de financement et de garantie des investissements réalisés par les Pme. La création des Centres Agréés de Gestion (induite par le PADSP) va parachever cette métamorphose de la Pme togolaise. On en a besoin pour suivre tous les grands chantiers actuellement en cours. Mon souhait est que la Pme togolaise soit mieux impliquée dans le développement de tous ces grands chantiers existant sur notre territoire (aéroport, port, ASKY, etc.) et profite aussi de l'existence de la Zone franche industrielle à travers la sous-traitance.

Qu’apportent la Charte des Pme-Pmi et le nouveau Code des investissements à l’amélioration du climat des affaires au Togo ?

(…) La Charte des Pme a donné une nouvelle dimension à l'action en faveur des Pme nationales. Sa mise en application apportera un nouveau souffle à l'économie nationale parce que ce sont ces Pme-Pmi qui contribueront durablement à la croissance et à l'émergence.

En ce qui concerne le nouveau Code des investissements, il est intéressant sur le papier mais attendons de le mettre en application pour en analyser l'impact réel. Mais, il faut surtout relever aujourd'hui l'effort très louable qui a été fait dans le domaine de la création des entreprises au Togo avec le CFE (Centre de formalités des entreprises, censé accélérer les formalités de création des entreprises) et le rôle de plus en plus important que joue l'ANPGF.