Togo : Le secteur minier comme béquille pour la croissance économique forte

Afriquinfos Editeur
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Après un long marasme avec des banques minées par des créances douteuses, l'économie togolaise renaît, aujourd'hui, grâce à des réformes qui ont assaini les finances publiques et les secteurs clés. Il s'agit d'un vent de modernisation au niveau des régies financières du pays et un décollage avec lesquels le gouvernement espère un taux de croissance économique de 5,6% en 2012 après 4% en 2010  et 4,8 % en 2011.

"En dépit de la crise mondiale, l'économie togolaise progresse nettement", a relevé le chef de l'Etat togolais Faure Gnassingbé, dans son message à la nation le 26 avril dernier, en soulignant qu'il reste que les "succès se traduisent en mieux être pour le citoyen moyen et que le panier de la ménagère s'en ressente durablement".

"Le moment est venu où nous devons prendre notre destin en mains, concevoir, travailler, produire par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Cinquante-deux ans après l'Indépendance, on ne doit tendre les mains vers les autres que pour prendre part à l'effort collectif et non pour attendre notre salut d'autrui ou de l'extérieur", a poursuivi Faure Gnassingbé.

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Son adresse a été précédé, mars dernier, d'un forum économique national en terme de cadre de réflexions pour tirer les leçons de l'évolution économique du Togo sur les 20 dernières années et identifier les freins à la croissance économique ainsi que "les atouts et opportunités pour une croissance soutenue et inclusive".

Le Premier ministre togolais Gilbert Houngbo avait indiqué que ces assises analysaient les "forces et faiblesses qui caractérisent les principaux secteurs porteurs de croissance" afin d'exploiter les pistes conduisant à la levée des contraintes et d'élaborer une approche d'investissement dans le capital humain et une stratégie pour améliorer le climat des affaires.

"Notre ambition est de faire du Togo, un pays émergent dans les 20 prochaines années, ce qui nous oblige à envisager à moyen terme des taux de croissance ambitieux à deux chiffres", avait annoncé M. Houngbo, à l'ouverture de cette rencontre.

"Nous avons aujourd'hui des atouts indéniables, y compris une capacité d'endettement pour le moins intéressant", avait-t-il ajouté.

Pour M. Houngbo, l'important pour le Togo c'est d'avoir "le meilleur agencement des politiques macroéconomiques, structurelles et sectorielles qui nous permettraient d'aller le plus rapidement vers cet objectif d'apporter plus d'épanouissement à toutes nos populations".

Avec toutes ces visions, les autorités togolaises ont entrepris la mise en valeur des richesses minières pour lesquelles des permis divers ont été accordés à des investisseurs avec notamment le démarrage, avril dernier, de l'exploitation des réserves de marbres de plus de 50 millions de m3 à Pagala par la société Pierres ornementales et marbres du Togo (Pomar-Togo) qui investira près de 100 milliards de francs Cfa dans le projet.

D'un autre côté, c'est la société SCANTOGO-Mines, filiale du cimentier allemand Heidelberg Cement Group, qui a entamé la construction d'une usine de ciment. C'est dans le cadre d'un projet global de 258 millions de dollars après avoir obtenu un permis d'exploitation à grande échelle du calcaire pour la production du clinker. Ceci, à côté de la société West african cement (WACEM) déjà en activité et qui avait également obtenu, en plus, un permis d'exploitation à grande échelle portant sur un volume d'environ 25 millions de tonnes de calcaire.

La filière des phosphates qui était, jusque-là, un poumon de l'économie togolaise, sera étendue dans un programme de modernisation qui prévoit de nouveaux investissements avec l'exploitation de nouvelles réserves de phosphate carbonaté et la production de l'acide phosphorique.

Déjà en 2008, la société MM Mining, basée aux Iles Bahamas, avait obtenu un permis pour l'exploitation à grande échelle des gisements de fer et des métaux connexes. Une convention a été signée et porte exploitation, transformation et commercialisation de différents minerais, notamment le manganèse, le fer et la chromite.

Lors du lancement des activités de la société Pomar-Togo pour l'exploitation du marbre, le ministre des Mines et de l'Energie, M. Noupokou Dammipi, a fait état d'une "exploitation plus optimale des ressources minières", précisant que le secteur minier "est et demeure l'un des axes majeures de l'économie" du Togo.

Selon le ministre des Mines, le gouvernement a entrepris une redéfinition de la politique d'exploitation des ressources minières du pays par la "conclusion de partenariat gagnant-gagnant avec des investisseurs qui auront bien voulu faire confiance" au Togo.