Togo : Point de vue sur l’arnaque portant sur 48 millions de dollars

Afriquinfos Editeur
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Lors d'une émission sur une radio locale très écoutée et sur laquelle revient en boucle cette arnaque de 48 millions de dollars, Fulbert Attisso, a relevé un traitement sensationnel des medias faisant état de journalistes qui dénoncent avec une "passion sans précédent", l'arrestation le 1er septembre de cet ancien ministre qui a été mis sous mandat de dépôt depuis le 12 septembre à la gendarmerie.

"Ce n'est pas parce que Pascal Bodjona est victime d'un régime qu'il a contribué à mettre en place, qu'il devient automatiquement l'ami du peuple. Si nous disons que nous sommes des combattants, nous devons avoir des principes et rester fidèles à ces principes", a expliqué Fulbert Attisso, rapporté par le portail d'information locale Pa-L'union.

Pascal Bodjona, ancien ministre de l'Administration territoriale et ancien ambassadeur du Togo aux Etats-Unis pour près de dix ans, a été interpellé dans le cadre d'une arnaque ayant coûté 48 millions de dollars à l'homme d'affaires Emirati Abass Al Youssef.

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L'interpellation et la mise sous mandat de dépôts de cet ancien ministre et membre influent du régime en place a fait le choux gras des médias et a été au cœur des débats et émissions diverses organisés en boucle sur les médias.

Dans la foulée, un conseil constitué des avocats qui sont au-devant des manifestations de contestation du régime en place, son mode de gouvernance et son hésitation à appliquer les consensus pour une ouverture démocratique, s'est formé pour la défense du ministre Bodjona présenté comme victime de la politique du régime en place.

"En 2010, nous avons été aussi arrêtés dans les mêmes conditions, mais nous n'avons pas vu des avocats se mobiliser pour défendre notre cause, quand bien même que nous, avons passé des jours et des nuits dans les locaux de la gendarmerie nationale avant d'être transférés en prison", a déploré le journaliste-écrivain Fulbert Attisso, qui est également leader du Mouvement Citoyen pour l'Alternance (MCA) ayant pour slogan "L'alternance ou la mort, nous vaincrons".

"Il est bien vrai que nous ne sommes pas du même rang social que Bodjona, mais ce que je déplore, c'est la passion avec laquelle il est soutenu", a insisté M. Attisso.

Interrogé jeudi par l'agence Xinhua sur ses propos, Fulbert Attisso précise qu'il n'est pas d'accord avec l'accueil réservé la fois par la presse et les avocats à l'implication présumée de cet ancien ministre et ajoute que "tout ça frisait l'intéressement".

"Ma position est celle que défend la diaspora togolaise" par rapport à cette affaire d'escroquerie, a-t-il soutenu.

L'escroquerie en question est dite internationale par les autorités judiciaires togolaises. Elle a été piloté par l'homme d'affaires togolais Agba Sow Bertin arrêté et détenu comme une pièce maîtresse depuis 2011.

Le 15 septembre dernier c'est l'ex-Pdg du groupe pétrolier français Loïk Le Floch-Prigent, qui a été interpellé en Côte d'Ivoire et extradé au Togo où il est détenu depuis à la gendarmerie.

Pour la gravité et la complexité de cette affaire d'escroquerie, une récente demande de remise en liberté introduite par M. Le Floch-Prigent pour une intervention chirurgicale en France lui a été rejeté, alors que ses avocats le disaient très souffrant.