Togo : La marche du CST tourne en échauffourées

Afriquinfos Editeur
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Des échanges de projectiles divers et de tirs de gaz lacrymogène ont rythmé la vie dans ce quartier populeux indiqué bastion de l'opposition depuis le début de la mouvance démocratique dans les 1990.

Le point de chute de la marche est sujet de désaccord entre le CST et le gouvernement qui a haussé le ton lundi soir pour, à travers le ministre de la Sécurité et celui de l'Administration territoriale, faire valoir son autorité.

La manifestation de lundi du CST, constitué de sept partis politiques d'opposition et des organisations de la société civile, marque le début d'une série de marches prévues sur les 21, 22 et 23 août avec comme point de chute et lieu de sit-in le carrefour Deckon.

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Tôt le matin, les forces de l'ordre ont quadrillé, à la fois, le point de rassemblement des manifestants dans le quartier populeux et le point de chute carrefour Deckon empêchant tout accès à ce carrefour devenu sensible.

Le CST et le gouvernement sont campés sur leur position laissant, l'atmosphère tendu de plusieurs heures entre les forces de l'ordre et les manifestants, dégénérer en affrontements alors que les deux parties arrivaient au compromis de diriger la marche sur la place de l'Indépendance.

La veille, le gouvernement a indiqué inapproprié la tenue du sit-in à Deckon et que toutes les dispositions seront prises pour empêcher les manifestants de converger vers cette place et de permettre aux commerçants de vaquer à leur activités.

« Nous allons prendre les dispositions qui s'imposent pour que le sit-in n'ait pas lieu », a déclaré le ministre de la Sécurité, Colonel Yark Damehane, lors d'une conférence de presse lundi à son Cabinet.

« Il est de l'intérêt des Togolais de faire en sorte que les décisions gouvernementales soient respectées. C'est la condition sine qua non pour la construction d'un Etat de droit », a souligné de son côté le ministre de l'Administration territoriale Gilbert Bawara sur la télévision nationale.

Selon le gouvernement, l'emplacement de Deckon comporte des « risques avérés de dérapages et de dégradation de biens publics et privés mais présente aussi de « réelles difficultés en matière du maintien de l'ordre et de la sécurité ».

La décision du gouvernement a été prise après que de précédentes manifestations du CST ayant mobilisé des milliers de personnes les 12,13 et 14 juin dernier suivi de sit-in à Deckon avaient été émaillés de violence et d'acte de vandalisme avec des dégâts évalués à 200 millions de francs Cfa.

Le CST réclame à travers ses manifestations notamment de meilleurs conditions pour les élections législatives, la fin de l' impunité et l'ouverture d'un vrai dialogue politique.